Par Rachid Bouarroudj
Les prix du pétrole continuaient de grimper hier en cours d’échanges européens alors que le Fonds monétaire international (FMI) a revu ses prévisions de croissance mondiale à la hausse, ce qui pourrait doper la demande de pétrole.
Vers 11h00 GMT (12h00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 69,31 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 28 cents par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour la même échéance prenait 29 cents à 63,86 dollars. Des prix robustes même si l’offre de pétrole sur le marché mondial devrait augmenter de 1% en 2018 pour atteindre 100 millions de barils/jour, actuellement à 95,62 mbj, en dépit de l’accord de l’Opep et ses partenaires dont la Russie, a estimé hier la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface).

Dans son évaluation du secteur de l’énergie publiée dans son guide annuel sur les risques et prévisions sur 160 pays et 13 secteurs, dont l’énergie, les transports, l’agroalimentaire et l’automobile, la Coface a rappelé que la demande, qui est en hausse depuis de nombreux semestres, « a été en mesure de rattraper l’offre sur les marchés en 2017 ». Pour autant, les investissements attendus (+4,3 % en 2018) dans le secteur resteront « insuffisants » et les entreprises parapétrolières, qui en dépendent, « continueront à souffrir ».
Se référant à l’Agence internationale de l’énergie (AIE), elle précise que la production de brut aux Etats-Unis atteindra un « maximum historique » de 10 millions de barils /jour en 2018, signalant que le nombre de foreuses en activité a doublé depuis mi-2016, pour atteindre 915 (dont 91 % de forages horizontaux). Pour elle, la production américaine est favorisée par l’augmentation de la productivité des puits, bien qu’elle reste « très en deçà » des niveaux atteints ces dernières années. La Coface a relevé, au niveau mondial, une baisse des défaillances dans le secteur de l’exploration, citant, à cet effet, le cabinet juridique international Haynes and Boone qui a indiqué qu’elles étaient de 64 les dix premiers mois de 2016, contre seulement 20 sur la même période de 2017.
« Néanmoins, cela reste à nuancer puisque le cash-flow des entreprises reste limité face à des dettes qui arrivent à maturité en 2018. Elles sont largement supérieures à celles de l’année précédente (115,8 milliards, +172 %), ce qui pourrait indiquer davantage de défaillances en 2018 », a-t-elle expliqué, prévoyant que les perspectives d’investissement dans le pétrole de schiste « seront limitées par le besoin de financement des entreprises ». Elle prévoit également une baisse de la production chinoise en 2018 de 2,6 %, après avoir déjà diminué en 2016 et 2017, l’expliquant par l’orientation industrielle du gouvernement en faveur du gaz naturel.
La Coface fait observer que les stocks de pétrole, après avoir atteint un maximum historique en 2016, « se maintiennent à un niveau très élevé (140 millions de barils de plus que la moyenne sur cinq ans), mais leur niveau diminue », prévoyant qu’ils devraient atteindre la moyenne sur cinq ans au cours de la deuxième partie de 2018.