Pétrole : L’expectative dans les marchés

Pétrole : L’expectative dans les marchés

C’est l’expectative sur les marchés pétroliers. Les cours demeurent mitigés notamment en Asie, alors qu’en Europe, il a été constaté un léger rebond sans conséquences sur la physionomie des prix et des cotations.

En effet, le Brent s’écoulait hier en début d’aprés-midi à plus de 46,15 dollars le baril, alors que dans les échanges électroniques sur le Nymex à New York, le baril WTI se vendait toujours sous la barre des 44,95 dollars pour livraison en décembre.

Pratiquement partout, les incertitudes sur l’avenir des prix du brut deviennent notoires, en l’absence de signes ou de bonnes perspectives. Il faut dire que les élections américaines pèsent aussi sur ces marchés.

Tous les investisseurs se posent la question de savoir quelle sera la réaction des cours si Clinton ou Trump l’emporte ? Bien qu’il faille attendre les annonces sur les stocks US dans quelques heures, cette interrogation a paralysé les marchés. Car, on sait que les thèses des deux candidats à la Maison Blanche sont diamétralement opposées.

LG Algérie

D’abord, Clinton est favorable à l’usage de l’arme du pétrole et donc de la guerre des prix afin de faire pression sur la Russie. Clinton se dit prête à s’allier avec l’Arabie saoudite pour engager une nouvelle bataille des prix en jouant sur la surproduction et l’ouverture de toutes les vannes.

Toutefois, la plupart des compagnies pétrolières voient avec la victoire de Clinton comme un signe de stabilité moyenne des marchés et des prix du brut. Pour Trump, c’est plutôt une autre vision.

Il veut s’entendre avec Poutine au Moyen-Orient et pourrait pousser les monarchies du Golfe à prendre des mesures extrêmes, comme cesser de vendre leur pétrole avec la monnaie US et continuer à plomber le marché en l’inondant de pétrole jusqu’au seuil de 20 dollars.

D’ailleurs, l’OPEP a insisté dans son rapport annuel (une analyse prospective annuelle sur l’évolution du secteur) sur la nécessité d’investir dans l’industrie pétrolière pour garantir une offre suffisante face à une demande mondiale croissante.

L’OPEP table sur une hausse des prix du baril de l’or noir dans les années à venir ( vers les horizons de 2021). Le cartel avance le chiffre hallucinant de 10 000 milliards de dollars d’ici 2040, qu’il faudra investir dans ce secteur.

« Il est vital que l’industrie veille à ce qu’un manque d’investissements ne conduise pas à une rupture d’approvisionnement dans le futur » souligne le rapport.

La mise en garde traduit les inquiétudes des investisseurs, d’autant que depuis la guerre des cours en 2014, le secteur pétrolier a drastiquement réduit les volumes de ses investissements et de ses projets d’exploration et d’extraction. La perte de la moitié de la valeur du pétrole en deux ans a dissuadé la majorité des investisseurs.

Toutefois, pour l’OPEP, cette tendance va s’inverser à partir de 2017, tablant sur un baril à 60 dollars en 2021. Mais pour arriver à cette perspective, le cartel devrait surtout conforter son accord d’Alger.

Des désaccords ont surgi récemment entre l’Iran et l’Arabie saoudite sur le plafonnement des quotas de production, bien que Téhéran se dise prêt à « accepter un sacrifice à moyen terme ».

Techniquement, un accord à Vienne à la fin de ce mois est possible, en raison des multiples variations et des possibilités offertes aux négociateurs pour trancher sur des seuils de quotas et sur la datation. Ce que notre ministre de l’Energie Bouterfa a mis en exergue récemment.

Mais, les signes d’optimisme deviennent de plus en plus palpables depuis qu’on annonce que le Premier ministre Sellal ira la semaine prochaine en visite officielle à Ryadh. Occasion pour Alger de poursuivre ses tractations en vue d’aboutir à un accord historique sur la réduction de la production et la perspective d’une remontée conséquente des cours.