Pétrole : Les marchés mitigés par la décision de l’OPEP

Pétrole : Les marchés mitigés par la décision de l’OPEP

Au terme d’une réunion tenue mercredi dernier à Vienne, l’Opep a maintenu inchangée sa production à 24,84 millions de barils par jour (mbj), un volume qu’elle s’était fixé fin 2008 pour enrayer la dégringolade des cours du brut tombés à 32 dollars en décembre.

Avec un baril qui tourne aujourd’hui autour de 70 dollars, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole se réjouit de l’état du marché.

Optimise démesuré ? Le chef de file de l’organisation, le Saoudien Ali al-Nouaïmi, cité par des agences de presse, avait décrit mardi dernier un marché «en bonne forme» et des «prix bons pour tout le monde», un avis partagé par l’ensemble de ses homologues.

Le président en exercice de l’Organisation, l’Angolais José Maria Botelho de Vasconcelos, avait estimé mercredi depuis Vienne que «les jours les plus sombres» de la récession étaient «derrière nous».

Le ministre équatorien du Pétrole Germanico Pinto a expliqué, lui, que «les grandes économies sont en train de sortir de la récession» mais que «cela ne signifiait pas que la situation (était) optimale».

Selon les analystes, il y a des zones d’incertitude qui planent encore sur l’économie mondiale, en termes de chômage ou de reprise de la demande, et du coup sur les marchés pétroliers.

Avec des stocks pétroliers trop abondants, le marché pourrait connaître de violentes fluctuations, soulignent les experts.

Un retournement de situation plausible ? Les prochains mois vont être des périodes critiques de montagnes russes, où tout le monde devra s’accrocher, a ainsi commenté Jason Schenker, analyste chez Prestige Economics, repris par l’Afp.

Bien que les prix restent soutenus par l’appétit des investisseurs spéculatifs pour les matières premières, de gros nuages continuent à planer sur le marché en termes d’offre et de demande, avec le risque de voir rechuter les cours.

Premier facteur d’inquiétude, le niveau des stocks demeure très élevé aux Etats-Unis et, plus généralement, dans les pays de l’OCDE.

L’ampleur de ces stocks «présente le risque évident que les prix du pétrole ne baissent cet hiver», estime Francisco Blanch, analyste chez Merrill Lynch, cité par des agences de presse.

Deuxième facteur de nature à affaiblir les prix, la différence empochée par les raffineurs entre le prix d’achat du brut et le prix de vente des produits raffinés -dite marge de raffinage ou «craquage»- est actuellement très faible.

Cela devrait inciter les raffineurs à produire moins et puiser dans leurs stocks, très abondants.

De ce fait, les prix pourraient rechuter jusqu’à 50 dollars le baril, estime Torbjorn Kjus, analyste chez DBN Nor.

Youcef Salami