L’année en cours s’annonce sous de mauvais auspices. En effet, dans sa première livraison statistique de l’exercice, l’administration douanière lève le voile sur une nouvelle baisse de 23,72% des recettes tirées de la vente d’hydrocarbures au seul mois de janvier 2016.
Le produit total des exportations a nettement reculé pour s’établir à 1,931 milliard de dollars en janvier dernier contre 2,576 milliards de dollars en janvier 2015, en recul de 25,04%, lit-on dans une note d’évaluation diffusée par le Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis). Les hydrocarbures ont représenté l’essentiel des ventes algériennes à l’étranger avec une part de 94,92% du volume global des exportations, soit, en valeur, 1,833 milliard de dollars en janvier 2016 contre 2,403 milliards de dollars en janvier 2015.
La baisse de la valeur des exportations d’hydrocarbures s’explique par la dégringolade des cours du pétrole sur les marchés mondiaux, dévissant à près de 70% depuis juin 2014. Conséquemment à cette conjoncture qui prévaut sur les marchés pétroliers, les revenus de l’Algérie se sont rétrécis comme peau de chagrin, mettant le budget du pays à rude épreuve. Face à cette baisse de flux en devises, les achats du pays auprès de ses fournisseurs ont également reculé en valeur, s’établissant à 3,806 milliards de dollars contre 4,433 milliards de dollars une année auparavant, en baisse de 14,4%, précise la même source.
Ainsi, une simple arithmétique fait ressortir un déficit commercial de 1,875 milliard de dollars durant le premier mois de l’exercice en cours contre un déficit de 1,857 milliard de dollars sur le même mois de 2015, soit une hausse de 0,97% sur un an. Le taux de couverture des importations par les exportations a été de 51% seulement en janvier 2016 contre 58% en janvier 2015, en baisse de 7 points. Un constat s’impose : mis en place depuis le début de l’année écoulée, le dispositif de contingentement des importations à coups de plusieurs restrictions administratives, bancaires et fiscales peine à donner les fruits escomptés, permettant un dégraissement d’un peu plus de 1 milliard de dollar sur le seul mois de janvier 2016. Le cas de figure s’applique aussi sur la politique dite de soutien aux exportations hors hydrocarbures.
Sur ce compartiment du commerce extérieur, les exportations hors hydrocarbures ont représenté seulement 5,08% du montant global des exportations. Elles ont diminué en atteignant 98 millions de dollars en janvier 2016 contre 173 millions de dollars en janvier 2015, en chute de 43% en variation annuelle.
Les exportations hors hydrocarbures sont composées des demi-produits (73 millions USD en janvier 2016 contre 144 millions USD en janvier 2015), des biens alimentaires (17 millions USD contre 21 millions USD), des produits bruts (4 millions USD contre 6 millions USD), des biens d’équipements industriels (3 millions USD contre 1 million USD) et des biens de consommation non alimentaires (1 million USD, même montant en janvier 2015). Au premier mois de l’année en cours, l’Italie demeurait premier client de l’Algérie avec des exportations culminant à 406 millions USD. La Chine, elle, s’installait confortablement au point culminant de la pyramide des principaux fournisseurs avec, au tableau, 756 millions USD d’importations depuis l’Empire du Milieu.
