Pétrole : les enseignements du dernier rapport de l’AIE

Pétrole : les enseignements du dernier rapport de l’AIE

Alors que vient de paraitre le rapport annuel de l’AIE, une nouvelle répartition des cartes dans le secteur pétrolier pourrait émerger. L’essor du pétrole non conventionnel et un rôle moins prépondérant de l’OPEP sont évoqués.

Dans ses prévisions pour la période 2013-2019, l’AIE (Agence Internationale de l’Energie) anticipe une croissance de l’offre supérieure à celle de la demande (+1,5 million de barils par jour par an contre +1,3 million) pour les années à venir. Si la croissance de la demande devrait être stable (+1,3% par an en moyenne), elle sera essentiellement tirée par les pays émergents (+2,9%) alors qu’un léger ralentissement est attendu dans l’OCDE.

Une production dopée par le pétrole non conventionnel et un risque de ralentissement de la croissance sur l’offre OPEP

C’est surtout au niveau de l’offre que des mutations sont en cours, avec « une production dopée par le shale oil ([schiste], 27% des volumes additionnels) mais un risque de downside sur l’offre OPEP (21% des volumes additionnels) » comme l’explique Oddo Securities dans sa note du jour. L’augmentation devrait être de 1,5% par an. Et à ce titre, c’est l’Amérique du Nord, avec en tête les Etats-Unis, qui devrait tirer son épingle du jeu, grâce notamment à l’exploitation du pétrole de schiste. De manière globale, c’est de la zone hors-OPEP que devrait venir l’essentiel de cette croissance (75% dont 33,8% pour les Etats-Unis).

Concernant l’OPEP, des déclins sont à prévoir dans les niveaux de production (de l’ordre de 850.000 barils par jour chaque année).

Alors que l’Irak doit être l’un des principaux contributeurs à l’augmentation de la production de pétrole, la situation géopolitique inquiète et la progression des djihadistes de l’EIIL menace actuellement la plus grande raffinerie du pays. Une instabilité qui continue également de peser dans d’autres pays de l’OPEP tels la Libye, le Nigéria et l’Algérie.

Révision à la hausse du scénario de prix du Brent pour 2015Dans ces conditions, Oddo Securities annonce « réviser à la hausse [son] scénario de prix du Brent pour 2015 d’environ 3 dollars le baril à 100 dollars le baril », le niveau actuel étant de 113 dollars. L’impact est direct pour les entreprises du secteur à l’image de Total, Shell, BP ou ENI quand on sait, comme l’explique Oddo Securities, que celles-ci ont « des sensibilités de l’Ebit de l’ordre de 300 millions de dollars pour une variation de 1 dollar par baril du prix du Brent ».

Johnny Ratel