Pétrole, Le baril au-dessous des 68 dollars

Pétrole, Le baril au-dessous des 68 dollars

Les cours du pétrole continuaient de descendre hier en Asie après la publication des derniers chiffres du commerce extérieur chinois confirmant l’essoufflement de la deuxième économie mondiale.

Les cours du pétrole reculaient à nouveau lundi en cours d’échanges européens, atteignant même à Londres un seuil inédit depuis cinq ans, plombés par les perspectives d’une offre toujours surabondante en 2015.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 67,65 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,42 dollar par rapport à la clôture de vendredi. Les cours du Brent ont atteint un nouveau plus bas depuis octobre 2009, à 67,35 dollars le baril. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,13 dollar à 64,71 dollars. La référence américaine du brut a atteint 64,56 dollars, un nouveau plus bas depuis le 1er décembre, jour où elle était tombée à un plus bas depuis octobre juillet 2009 (63,72 dollars).

La surabondance de l’offre et le ralentissement de la croissance de la demande mondiale pèsent toujours sur les cours. Cette chute menace sérieusement les dépenses budgétaires de l’Algérie. A 60 dollars, le pays devra puiser dans le Fonds de régulation des recettes (l’épargne) avant de s’attaquer aux réserves de change accumulées ces dernières années. Sonatrach avait annoncé qu’elle maintenait ses niveaux d’investissements inchangés pour les cinq prochaines années, malgré une baisse des prix du baril. Pour faire face à cette crise l’Algérie a besoin de se tourner vers l’exploitation du gaz de schiste. Avec des réserves estimées à 19.800 milliards de m3, l’Algérie est classée au 3e rang mondial, juste après la Chine et l’Argentine, en termes de réserves du gaz de schiste récupérables. Ces réserves sont situées essentiellement dans les bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadamès, Timimoun, Reggane et de Tindouf. La première cause de cette chute du baril de pétrole, c’est le ralentissement de la Chine, premier consommateur de ressources énergétiques, qui inquiète les investisseurs.

LG Algérie

Hier, des chiffres officiels ont montré que la Chine avait enregistré en novembre un excédent commercial d’un niveau record, avec une chute surprise de ses importations. L’excédent commercial du géant asiatique, numéro un des échanges de produits manufacturés dans le monde, s’est élevé le mois dernier à 54,47 milliards de dollars pour des importations en repli de 6,7%, à 157,19 milliards de dollars. Ce déclin est probablement dû à un double facteur ayant «pesé sur la valeur des importations de matières premières», relève le cabinet de recherche Capital Economics dans une note: la contraction de la demande intérieure d’un côté, de l’autre la baisse tendancielle des cours des matières premières, y compris ceux du brut qui ont chuté de 40% depuis juin dernier. Les prix du pétrole étaient aussi minés par le renforcement du dollar qui bénéficie d’une embellie sur le marché du travail américain en novembre, avec le plus grand nombre d’emplois créés sur un mois depuis près de trois ans.

En effet, plus le billet vert est fort, plus il rend le baril coûteux pour les investisseurs munis d’autres devises. Vers 00h00 GMT, le dollar atteignait 121,58 yens, au plus haut depuis mi-2007. L’euro s’inscrivait lui aussi en progression, à 149,45 yens. Vendredi dernier, le baril de «Light Sweet Crude» avait perdu 97 cents pour s’établir à 65,84 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le Brent avait fini à 69,07 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 57 cents.