Fluctuation excessive sur les marchés pétroliers : la fièvre qui s’en est emparée, la semaine dernière est retombée.
De 74 dollars le baril, le brut est descendu à 72 dollars, deux dollars de perdus en l’espace de quatre jours. Mais la tendance à la hausse devrait reprendre.
Vendredi dernier, les contrats à terme sur le brut américain ont clôturé en légère hausse sur le Nymex, le marché new-yorkais, après l’annonce d’une baisse du moral des ménages américains au mois d’août.
Le contrat octobre sur le WTI a terminé en hausse de 0,34% à 72,74 dollars. Le brent a clôturé en hausse de 0,39% à 72,79 dollars.
Des signes encourageants de l’économie américaine dopent quelque peu les cours. Les dépenses de consommation des ménages américains ont légèrement augmenté en juillet, soutenues notamment par le succès de la prime à la casse automobile, une hausse qui alimente l’espoir d’une reprise prochaine de la première économie mondiale.
Cette embellie reste toutefois fragile, comme l’atteste la baisse en août d’un important baromètre de la confiance des Américains, à son plus bas niveau depuis avril.
Ce baromètre, très suivi, de la confiance des ménages est revenu à 65,7 contre 66,0 en juillet et se retrouve à son plus bas niveau depuis avril (65,1).
Cette fluctuation des cours risque de se poursuivre.
Conséquence, la stabilité des marchés en pâtira, dans un contexte marqué par une demande pétrolière en déclin.
La demande de pétrole brut auprès des pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) diminuera l’année prochaine, en raison d’une offre abondante qui fait face à une consommation mondiale stagnante, annonce l’organisation pétrolière citée par des agences de presse.
L’OPEP a confirmé ses estimations sur la consommation mondiale de pétrole pour cette année et l’année prochaine, après des mois de prévisions à la baisse.
L’année prochaine, la demande de brut sera de 27,97 millions de barils par jour (bpj) en moyenne, soit 480 000 bpj de moins qu’en 2009, a indiqué l’OPEP dans son rapport mensuel.
De précédentes estimations tablaient sur une baisse de 380 000 bpj.
Les fondements de l’économie étant fragilisés, la stabilité des prix actuels dépendra principalement d’une amélioration significative de l’économie mondiale, est-il mentionné dans le rapport.
Si les prévisions de reprise ne se réalisent pas complètement, le prix actuel pourrait fluctuer.
Comme au mois dernier, l’OPEP, qui pompe plus du tiers de la production mondiale de pétrole, estime que la demande chutera de 1,65 millions de barils par jour en 2009, puis augmentera de 500 000 barils par jour en
2010, avec le retour de la croissance.
L’organisation se réunira le 9 septembre prochain en conférence ordinaire à Vienne et il est attendu qu’elle maintienne inchangés ses volumes de production, fixés aujourd’hui à 24,84 millions de barils par jour, un plafond arrêté fin 2008 à Oran au cours d’une conférence extraordinaire qualifiée d’historique.
Avant cette réunion, les prix de l’or noir avaient chuté dans des proportions inquiétantes.
Le prix du baril de pétrole avait atteint un niveau sans précédent en juillet 2008, à 147 dollars le baril, avant de dégringoler à 32 dollars en décembre.
Depuis, les prix ont pratiquement doublé, dans l’espoir d’une éventuelle reprise.
Cependant, «une stagnation à 70 dollars ou une augmentation du prix pourrait mettre en péril la reprise de l’économie mondiale, notamment pour les pays importateurs de pétrole», a déclaré lundi dernier à Reuters Fatih Birol, économiste à l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Fatih Birol ne souhaite pas que l’OPEP augmente les prix du pétrole.
La décision qu’elle prendra lors de la rencontre du 9 avril encouragera la reprise économique, assure Fatih Birol.
Youcef Salami