Pétrole, infrastructures de base et tourisme,Ce qui suscite les convoitises de l’Occident en Libye

Pétrole, infrastructures de base et tourisme,Ce qui suscite les convoitises de l’Occident en Libye
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Il n’est un secret pour personne que les motivations qui ont mené les gouvernements des pays occidentaux à entrer en guerre contre le régime de Mouamar Kaddafi, via les forces de l’Otan, sont d’or-dre économique (le pétrole en première ligne) avant qu’ils ne soient humanitaires ou pour soi-disant faire de la Libye une terre de démocratie, une fois «le dictateur de Tripoli» chassé.

Dès les premiers jours des raids effectués par les alliés sur des villes et des points jugés stratégiques, le colonel avait annoncé : «Nous (les Libyens) ne laisserons pas la France et la Grande-Bretagne s’emparer du pétrole libyen». Une façon pour «le Guide» de mettre à nu les intentions évidentes de Paris et de Londres dans un pays qui ne vit quasiment que de sa rente de gaz et de pétrole.



La course de la France et de l’Angleterre et à un degré moindre des USA pour se positionner sur le nouveau échiquier qui se dessine dans la période post-Kaddafi n’a d’ailleurs pas été du goût de l’ancien colonisateur, l’Italie. Cette nation qui avait jusque-là la mainmise sur le sous-sol libyen a affiché ses appréhensions et était même réticente envers l’intervention des forces aériennes alliées. Car même si le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a souhaité que la mission de l’Otan se limite à protéger les populations civiles, sans pour autant faire tomber le régime de Kaddafi, afin de protéger leurs intérêts tels qu’ils sont, le chef de la ligue du Nord (parti populiste et xénophobe), Umberto Bossi, a carrément invoqué le risque d’un flux massif d’immigrants clandestins et situé l’enjeu économique pour l’Italie : «On ne comprend pas bien ce qu’est la ‘’no fly zone’’ (…) mais les Français sont partis au pied levé et nous risquons de per-dre pétrole et gaz», s’est-il exprimé.

En fait, le marché libyen est, selon les analystes, très attractif avec des réserves estimées en 2011 à 46,4 milliards de barils. Des réserves qui font de la Libye le numéro 2 en termes de production de pétrole en Afrique, derrière le Nigeria. En outre, la qualité supérieure de son pétrole et la facilité d’extraction et de raffinage renforcent l’attractivité d’un fournisseur géographiquement proche. D’autres éléments qui ont fait que la Libye soit très convoitée, ceci est également dû aux longues années d’embargo qui ont eu pour effet de retarder l’exploitation et donc de préserver les réserves. Ainsi, la course des groupes internationaux à conclure des accords avec l’entreprise publique libyenne, la National Oil Corporation (NOC) s’avère de ce fait justifiée. Autre ressource de la Libye qui constituera le bonheur des Occidentaux, c’est aussi le tourisme. Car contrairement à ce que l’on peut penser de ce pays, il recèle des potentialités inestimables non seulement en ce qui concerne le tourisme saharien, mais aussi par le balnéaire. Une destination qui a été des années durant loin du tourisme de masse grâce à l’embargo. Pour viabiliser les sites, les entreprises des pays de l’Alliance vont jouer des coudes pour s’arracher des contrats, d’abord dans la reconstruction des infrastructures de base, mais aussi dans les nouveaux projets. Sur ce sujet, il y a lieu de noter qu’avant le début des hostilités, quelque 50 projets pour un coût de trois milliards de dollars étaient en cours d’exécution en Libye dans le domaine touristique, avait annoncé l’Office général libyen du tourisme et de l’artisanat.

Les revenus générés par le secteur touristique en Libye ont atteint en 2009 près de 20 millions de dollars, alors que le pays a été visité par 35 000 touristes venus du monde entier. La Libye a été choisie en novembre 2010 par les responsables du «World Travelling Market» (WTM, principal événement dans le monde pour l’industrie du voyage et du tourisme à Londres, pour figurer sur la liste des destinations touristiques les plus importantes du monde pour l’année 2011. En attendant de faire de la Libye une destination touristique de choix, il est urgent de rétablir la paix et la confiance entre son peuple. Une affaire qui n’est pas de tout repos.

Hafid M.