Pétrole-Gaz, Electricité : Hakkar fixe les objectifs 2023 de Sonatrach

Pétrole-Gaz, Electricité : Hakkar fixe les objectifs 2023 de Sonatrach

L’Algérie projette de porter sa production d’hydrocarbures en 2023 à environ 200 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), un chiffre qu’elle n’a pas atteint depuis 2010, a déclaré ce mercredi 18 janvier, à l’agence de presse Reuters, le PDG de la Sonatrach, Toufik Hakkar.

Sonatrach envisage également de signer au courant de l’année de nouveaux accords avec le géant italien de l’énergie, Eni, notamment sur la fourniture d’électricité, a précisé Hakkar dans la même interview. Ceci interviendra avant la visite à Alger, la semaine prochaine, de la présidente du Conseil des ministres d’Italie depuis le 22 octobre 2022, Giorgia Meloni.

Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach (Algérie)

Toufik Hakkar, PDG de Sonatrach, lors de conférence national sur le Plan de Relance pour une économie nouvelle, le 18 aout 2020.

Le secteur de l’énergie en Algérie a connu une traversée du désert qui a duré presque une décennie, en grande partie à cause de la chute des prix du baril. Cependant, les cours du pétrole ont rebondi en 2022 à la suite du déclenchement du conflit Russie-Ukraine. D’autre part, la publication de la nouvelle loi sur investissement a permis de relancer le secteur des hydrocarbures en Algérie.

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Sonatrach n’a pas encore publié les chiffres de la production totale d’hydrocarbures pour l’année 2022, mais en 2021, celle-ci s’était établie à 185 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP).

2023 sera, pour l’Algérie, l’année du gaz

« Ma priorité numéro un est de m’assurer que la compagnie (Sonatrach NDLR) enregistre une croissance de ses réserves et de sa production pour l’année prochaine et les années suivantes », a souligné le PDG T. Hakkar dans l’entrevue qu’il a accordée à Reuters au siège de la compagnie, à Alger.

Le PDG de Sonatrach (Algérie) avec le PDG d'ENI (Italie).

Le PDG de Sonatrach et le PDG d’ENI (Italie) signent un protocole d’accord à Alger.

En outre, Hakkar a révélé que l’Algérie a exporté 56 milliards de mètres cubes (mmc) de gaz en 2022, contre 54 mmc en 2021. Il a ajouté, sans donner plus de détails, que cette quantité va encore augmenter en 2023 grâce aux champs nouvellement mis en service. Toutefois, le Président Tebboune a déclaré que l’Algérie envisage de porter ses exportations de gaz à 100 milliards de m3 cette année.

Le gaz algérien est devenu beaucoup plus intéressant pour les pays européens depuis que le plus grand fournisseur du continent, la Russie, a décidé d’envahir l’Ukraine en février 2022. Une invasion qui a entraîné une multitude de sanctions contre la Russie et, par conséquent, la réduction de ses exportations vers l’Europe.

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Du reste, après des années de vains efforts pour attirer les investissements, le gouvernement a adopté une loi incitant les entreprises énergétiques étrangères à prendre part à l’exploration et à la production de pétrole et de gaz en Algérie.

Exportation de l’électricité vers l’Europe : l’autre ambition de Sonatrach

L’Italie a signé plusieurs partenariats importants avec l’Algérie au cours de l’année écoulée pour stimuler son approvisionnement en énergie. T. Hakkar a fait savoir que d’autres suivraient en 2023 : « Nous allons signer d’autres protocoles d’accord avec Eni, notamment pour la mise en place d’un câble pour transporter l’électricité vers l’Italie », a déclaré le patron de Sonatrach.

Centrale électrique mixte de Hassi R'Mel (Algérie)

En 2023, l’Algérie ambitionne d’exporter son excédent d’énéergie électrique vers l’Europe.

Dans ce contexte, l’Algérie a déjà affirmé qu’elle disposait d’une capacité électrique de 10 gigawatts et qu’elle souhaitait vendre son excédent d’énergie à l’Europe. De plus, Eni a déclaré en novembre dernier (2022) qu’elle travaillait avec Sonatrach sur des projets communs d’énergie solaire.

Il faut signaler enfin que le mandat de Toufik Hakkar, à la tête de Sonatrach depuis trois ans, représente une rare période de stabilité pour la compagnie pétrolière algérienne. Cette dernière a, en effet, connu 11 directeurs généraux depuis 2000. Les deux prédécesseurs immédiats de Hakkar n’ont duré que quelques mois chacun. Tandis que d’autres anciens DG, à l’instar de Chakib Khelil et Ould Kaddour ont été condamnés à de lourdes peines de prison dans différentes affaires de corruption.

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