Le gouvernement ne reculera pas devant les contestataires de l’exploitation du gaz de schiste. Ce qui confirme cette thèse, c’est bien le contenu du message adressé par le président Bouteflika, à l’occasion de la célébration du 24 Février. Pour lui, «le pétrole, le gaz conventionnel et de schiste, les énergies renouvelables sont un don de Dieu» qu’il faut exploiter. Le Premier ministre, lui, a fustigé «les voix qui tentent de remettre en cause la compétence de certains cadres du secteur des hydrocarbures qui avaient fourni des explications sur l’exploitation du gaz de schiste».
Cette phrase est tirée de la lettre du président de la République Abdelaziz Bouteflika adressé aux travailleuses et travailleurs algériens à l’occasion de la commémoration du double anniversaire du 24 Février. Une lettre lue, hier à Arzew, par son conseiller Mohamed Ali Boughazi.
Ainsi, le chef de l’Etat compte exploiter les hydrocarbures non conventionnels, en dépit de la mobilisation qu’a connue hier plusieurs villes du pays contre l’exploitation du gaz de schiste. «A l’heure actuelle, nous faisons face à une crise aussi grave que les crises passées, car elle menace notre économie, voire notre pain quotidien. La politique d’austérité ne sera point suffisante pour la juguler. Attendre patiemment que les prix reviennent à leur cours antérieur ne sera qu’un pis-aller éphémère, et lorsque les puits de pétrole se seront taris, la crise n’en sera que plus dure et plus cuisante», a poursuivi M. Bouteflika. Sur le même ordre d’idée, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fustigé «les voix qui tentent de remettre en cause la compétence de certains cadres du secteur des hydrocarbures qui avaient fourni des explications sur l’exploitation du gaz de schiste», en faisant sans nul doute, allusion aux contestataires de l’exploitation du gaz de schiste. Dans ce sens, M. Sellal a précisé que «les cadres algériens sont pionniers en la matière et leur compétence est reconnue au niveau mondial».
«Certains sont allés jusqu’à dire que le gouvernement mettait en péril la santé des citoyens», a ajouté M. Sellal appelant les Algériens «à faire confiance à leurs responsables qui veillent à assurer l’avenir du pays». «La question du gaz de schiste a bénéficié d’un large débat au niveau du gouvernement et du Parlement, et nous avons posé des conditions strictes pour l’exploitation de cette énergie», a indiqué M. Sellal lors d’un meeting populaire à la salle du 24-Février, à l’occasion du double anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures et de la création de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Soulignant que le gouvernement est ouvert «aux avis contraires», il a précisé qu’«il est inconcevable aujourd’hui de ne pas prendre en compte ce qui est susceptible de contribuer au renforcement de l’économie nationale». Il a affirmé que «l’Algérie n’a arrêté ni l’exploitation du pétrole ni celle du gaz conventionnels», annonçant que la compagnie Sonatrach «a découvert cette semaine, une réserve importante de pétrole à Touggourt tout comme elle a découvert, depuis quelques semaines, d’autres quantités de pétrole à Ghardaïa et des hydrocarbures à El Bayadh» «Le pays puise sa force de son potentiel énergétique», a soutenu le Premier ministre mettant toutefois, l’accent sur l’importance de promouvoir la production hors hydrocarbures.
R. N.