Pétrole et scandales à la sauce algérienne, Des dirigeants politiques et des responsables de la Sonatrach impliqués dans une affaire de pots-de-vin

Pétrole et scandales à la sauce algérienne, Des dirigeants politiques et des responsables de la Sonatrach impliqués dans une affaire de pots-de-vin
A l’heure où l’Algérien lambda passe par des moments difficiles, euphémisme cachant mal l’état de crise générale, la Sonatrach, société pétrolière algérienne, continue de servir de canal pour l’enrichissement illicite des décideurs de la place. Elle refait des siennes.

Ses scandales financiers se succèdent et ne se ressemblent pas. Le dernier en date s’est fait savoir depuis les tribunaux italiens. Des dirigeants politiques et des responsables de la Sonatrach sont cités par la justice italienne, comme étant impliqués dans une affaire de pots-de-vin (200 millions d’euros) dont les péripéties ont eu lieu au cours de la période 2007-2009.

Les faits : pour conclure un marché de plus de 11 milliards de dollars avec la Sonatrach, le groupe italien ENI et l’une de ses filiales «Saipem» ont dû verser des pots-de-vin à des décideurs économiques et politiques algériens. Des noms sont cités noir sur blanc, en l’occurrence l’ex-ministre de l’Energie Chakib Khelil et le facilitateur Farid Noureddine Bendjaoui, fils d’un certain Mohamed Bendjaoui, qui n’est autre que l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères. La police financière italienne estime à 198 millions d’euros le montant du pot-de-vin versé aux commissionnaires algériens. Et encore! Des observateurs algériens pensent qu’il ne s’agit que d’un acompte.

Pourtant, la boîte de Pandore algérienne n’est pas à son premier scandale. Ex-PDG de la Sonatrach, Mohamed Meziane, a été mis sous mandat de dépôt dans le cadre de l’instruction liée à la signature par la compagnie nationale des hydrocarbures d’un contrat de «consulting» avec Saipem en échange du versement d’une rétribution mensuelle de 120.000 DA. Des sociétés chinoises se sont installées en Algérie dans  des condtions douteuses il y a juste quelques années. Et enfin, Houcine Malti, un autre ancien PDG de la Sonatrach, n’avait pas gardé sa langue dans la poche. Il avait même adressé une missive à la DRS, services de renseignement algériens. Déçu, il avait écrit ceci : «Votre maison, la DRS qui fait si peur au commun des mortels en Algérie, s’avère impuissante, soumise et sans moyens face aux agissements mafieux de la catégorie des «Intouchables». Alger a aussi sa «Cosa Nostra».

En 1991, lors d’un procès portant notamment sur une affaire de corruption relative à la construction du gazoduc sous-marin Algérie-Italie, le président de l’ENI avait reconnu, devant le même tribunal milanais, ironie du sort, avoir versé au nom de son entreprise une commission de 32 millions de dollars à un citoyen libyen agissant en qualité d’intermédiaire avec une haute personnalité algérienne et 200 millions de dollars à des managers de la Sonatrach. Les politiques permettraient-ils de pareilles manœuvres, sans mettre la main dans la malle?