Pétrole, énergies solaire et nucléaire,industrie mécanique…L’Algérie sort ses griffes

Pétrole, énergies solaire et nucléaire,industrie mécanique…L’Algérie sort ses griffes

L’année 2011 démarre en fanfare pour l’économie nationale. Ses performances attestées et reconnues par les institutions financières internationales telles que le FMI et la Banque Mondiale la propulsent au rang de puissance continentale.

L’Algérie, tigre de l’Afrique? Ce n’est pas une prophétie! Les ressources dont recèle son sous-sol et les chantiers ambitieux qu’elle a mis en route, avec à la clé 286 milliards de dollars, pour développer son économie, doivent lui permettre d’accoucher de ce statut.



Le miracle économique algérien aura-t-il lieu? Il faudra sans doute s’armer de patience mais surtout faire preuve de rationalité, de pragmatisme et d’efficacité.

Le rêve est à portée de main. Sur le plan de l’équilibre des finances, l’objectif a été atteint. Les exportations en hydrocarbures ont permis à l’économie nationale d’engranger 55,7 milliards de dollars à la fin de l’année 2010. Soit une hausse de 25% par rapport à l’année 2009.

Les spécialistes tablaient sur des recettes qui avoisineraient les 50 milliards de dollars. Les cours du brut ont franchi la barre des 90 dollars et le pétrole a encore de beaux jours devant lui.

Les pronostics de certains analystes qui prévoyaient un tarissement des gisements de l’or noir ont été démentis par les chiffres et les estimations du ministre de l’Energie.

L’exploration pétrolière en 2011 connaîtra une hausse de 40%, a-t-il annoncé. «En 2010, nous avons fait 29 découvertes de gisements d’hydrocarbures. L’Algérie pourrait même exploiter ses mines de charbon, si cela est nécessaire», a-t-il assuré tout en précisant que 70% du sous-sol algérien n’ont pas été prospectés. Concernant la construction de centrales nucléaires dont la première doit voir le jour dans une dizaine d’années, le ministre de l’Energie a assuré que l’Algérie disposait de réserves d’uranium suffisantes pour les faire fonctionner. La production électrique n’est pas en reste. Pas moins de 60 projets ont été répertoriés.

«La soixantaine de projets, déjà identifiés que nous allons présenter au gouvernement, vont nous permettre de produire entre 2500 et 3000 MW d’énergie solaire et éolienne d’ici à 2020», a annoncé Youcef Yousfi sur les ondes de la Chaîne III.

Le développement que doivent connaître les infrastructures routières reflète et symbolise les ambitions de l’économie algérienne.

Les ports de Djendjen (Jijel) et d’Oran doivent être reliés à l’autoroute Est-Ouest.

Une réalisation qui doit jouer un rôle majeur au niveau régional…La liste est longue. Rarement un début d’année n’a été aussi intense en annonces de projets prometteurs qui, cette fois-ci, donnent la nette impression de tenir la route. Celui de l’implantation d’usines dont souffre l’industrie automobile, quand bien même serait-il encore au stade des négociations, ne joue plus à l’Arlésienne. Il est devenu pratiquement une réalité. Wolksvagen a brûlé la politesse à Renault.

Une délégation de haut rang a été reçue en décembre 2010 par le ministre algérien de l’Industrie. «Cette délégation est venue proposer l’implantation d’une usine pour fabriquer, dans un premier temps, 70.000 véhicules et faire ensuite de l’Algérie sa plate-forme pour toute la région d’Afrique du Nord allant du Maroc, l’Algérie, la Tunisie à l’Egypte», a fait savoir Mohamed Benmeradi (voir L’Expression du 3/01/2011). L’efficacité allemande aura-t-elle raison du pragmatisme hexagonal?

La suite des événements s’annonce passionnante.

Le constructeur automobile français ne compte cependant pas baisser les bras et renouvelle son désir de s’implanter en terre algérienne. Les négociations semblent avoir été relancées.

Une rencontre est programmée entre le géant français de l’automobile et les responsables algériens vers la mi-janvier 2011.

«Les détails de l’investissement ne sont pas encore arrêtés, mais le principe retenu lors des discussions entre les deux parties est d’arriver à produire 75.000 véhicules particuliers par an pour trois ou quatre modèles.

Les discussions ont porté sur «la création, dans une première étape, d’une usine de montage, qui sera suivie, dans une seconde étape, par la fabrication de véhicules avec un taux d’intégration de l’industrie nationale de 40% étalée sur quatre ans», avait révélé à la fin du mois de novembre dernier le ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, à l’occasion de la venue à Alger de Jean-Pierre Raffarin, intronisé «Monsieur Algérie» par le président français Nicolas Sarkozy. Tout n’est cependant pas tout rose.

L’Algérie doit faire face à une facture des importations qui pénalise son économie. Elle avoisine, bon an mal an, les 40 milliards de dollars.

Les secteurs porteurs de l’agriculture et du tourisme n’ont pas encore connu le décollage tant espéré. Reste au moins deux fléaux à éradiquer: la spéculation qui saigne sans arrêt le pouvoir d’achat des citoyens et le phénomène des harraga qui nuit à l’image de l’Algérie.

Un défi à relever pour rétablir la confiance entre les Algériens et ceux qui ont pour mission de mener à bien les affaires de la cité et de l’Etat.

Mohamed TOUATI