Pétrole, automobile, climat des affaires, Économie : ce qu’il faut retenir de 2014

Pétrole, automobile, climat des affaires, Économie : ce qu’il faut retenir de 2014
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Le cadeau de fin d’année

L’année 2014 s’achèvera dans quelques jours. Au bilan, des réalisations positives qui invitent à l’espoir : les choses peuvent s’améliorer en Algérie. D’autres, plus nombreuses, incitent au pessimisme. En ce sens, l’événement le plus saillant de l’année 2014 aura été sans conteste la baisse des prix du pétrole et son corollaire la chute des recettes en devises du pays. L’Algérie va, sans doute, terminer l’année avec moins de 60 milliards de dollars de rentrées. Alors que les importations de marchandises et de services dépassent les 70 milliards de dollars.

Le gouvernement n’a pas prévu ce scénario.

Il a d’abord minimisé l’impact sur notre économie, puis, face à la réalité de la chute de 50% du prix du pétrole — de 110 dollars à 60 dollars aujourd’hui —, son discours a changé. Une panoplie de mesures est évoquée : élargissement de l’assiette fiscale, encadrement de l’informel et régulation de l’importation. Pas touche à l’abrogation du 87 bis et aux subventions.

LG Algérie

En revanche, en dépit de la prise de conscience officielle des dangers de cette dépression des cours, aucune stratégie de riposte n’a été rendue publique. On laisse faire les choses, jusqu’à ce que cette situation se complique.

En cas de poursuite, il faut attendre le premier trimestre de ce cycle baissier pour que les mesures tombent avec probablement une loi de finances rectificative.

Ce qui encourage ces hésitations : c’est le niveau des réserves de changes, correspondant à l’équivalent de 3 ans d’importations de marchandises et l’importance des fonds accumulés dans la caisse de régulation. Mais si on ne bouge pas rapidement, l’Algérie risque de voir fondre et ses réserves en devises et l’essentiel de son épargne publique en trois ans dans un scénario de laisser-faire. Une situation qui risque d’accroître la fragilité de la situation financière du pays et de compromettre le prochain plan quinquennal 2015-2019.

Autres contre-performances : la facture des importations qui a atteint un niveau sans précédent depuis l’Indépendance et qui reflète la faiblesse de notre tissu industriel et de la propension démesurée à importer au lieu de produire sur place les produits essentiels dont a besoin la population. En ce sens, le chantier d’émergence d’une industrie de substitution aux importations avance paradoxalement à pas lents faute de catalyseurs : une politique publique tournée vers des actions de facilitation de ce mouvement et un environnement des affaires encore défavorable. Les pouvoirs publics n’ont donc pas beaucoup agi sur le terrain en vue d’une relance rapide de la dynamique production. L’aveu est officiel : le gouvernement reconnaît en 2014 que, dans plusieurs filières, la production ne couvre au mieux que 10% de nos besoins. Allusion sans doute aux industries manufacturières.

Au tableau rose, les premiers véhicules fabriqués en Algérie sont sortis des usines algériennes, une offre de logement jamais aussi abondante et l’ouverture à l’investissement à l’étranger des opérateurs algériens. Mais pour ce qui touche le quotidien des citoyens : c’est cette flambée des prix des fruits et légumes, de la volaille, encore là, en cette fin décembre.

Un signe que les pouvoirs publics n’ont pas fait grand-chose pour maîtriser et organiser les circuits de distribution. En un mot, on a réservé un mauvais cadeau de fin d’année à la majorité des Algériens. Lueur cependant : les changements qui devront être introduits forcément à cause de la chute du pétrole et qui pourraient aller dans le sens d’une meilleure situation économique et sociale du pays.

K. R.