Les cours du pétrole ont atteint, hier, 74 dollars le baril, leur niveau le plus élevé depuis le début de l’année, portés par une confiance renforcée des investisseurs dans l’évolution de la conjoncture générale.
Selon Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, cité par l’AFP, le brut a pu tester un nouveau sommet grâce notamment à des statistiques économiques meilleures que prévu dans la zone euro, qui pèsent sur le dollar.
Les analystes de Commerzbank attribuent la rapide ascension du prix du baril de 30 dollars à plus de 70 dollars au cours des sept derniers mois à la reprise des placements des investisseurs financiers.
Ils estiment ainsi que si l’influence de ces derniers est réduite par la Commodity Futures Trading Commission, le régulateur américain des marchés de matières premières, alors les cours du pétrole diminueront.
«Nous pensons que certaines de ces mesures devraient être décidées très prochainement, compte tenu du fait que les pressions politiques et la volonté de combattre une spéculation excessive sur les marchés des matières premières, notamment les marchés pétroliers, augmentent fortement non seulement aux Etats-Unis mais aussi au sein des gouvernements européens. Toutefois, la réalité est que l’on a toujours pas vu de croissance dans la demande de pétrole», a tempéré Andy Lipow repris par l’AFP.
Le repli spectaculaire et inattendu des stocks de pétrole aux Etats-Unis, annoncé mercredi dernier, a bien soutenu la progression des prix.
Toutefois, dans le même rapport hebdomadaire, il a été mentionné que la consommation était toujours «amorphe».
«La réalité, c’est qu’il nous reste à voir une vraie hausse de la demande, ailleurs qu’en Chine», a estimé Andy Lipow.
Le marché continuait par ailleurs de suivre la trajectoire de l’ouragan Bill, qui devrait se renforcer dans les prochaines 24 heures et pourrait repasser au niveau 4 (vents supérieurs à 210 km/h) hier, selon l’agence météo américaine NHC.
L’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) estime qu’un baril autour de 75 dollars est raisonnable.
L’organisation s’est réunie en mai dernier à Vienne et a laissé inchangés ses quotas de production fixés 24,84 millions de barils par jour.
Youcef Salami