Les derniers rapports de la Cours des comptes et de la Banque d’Algérie sont alarmistes et pessimistes quant à l’avenir économique du pays. S’ajoute à ces rapports les dernières prévisions catastrophiques du Fonds monétaire International (FMI), qui avertissent d’une crise pétrolière sans précédent. Pour amortir le choc de cette crise, l’Algérie doit revoir dans l’urgence sa politique de finances publiques. A la clôture de la semaine, le prix du baril a fait un pic de 33 dollars.
Les dernières prévisions du FMI placent l’économie mondiale dans le rouge et prévoient un scénario catastrophique pour le secteur pétrolier en raison de la chute vertigineuse des cours du pétrole qui ont atteint leur niveau le plus bas depuis onze ans. Les prix, ne sont pas prêts à rebondir pour de multiples raisons, à savoir les surstocks américains, la baisse de la consommation mondiale, le conflit entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, la crise boursière chinoise et les décisions de l’Opep.
Le FMI a changé de vision et par conséquent, revoit à la baisse toutes ses prévisions de croissance mondiale et avertit le monde des conséquences « irréversibles et catastrophiques » de cette crise. Dans son rapport, le FMI estime que « les marchés à terme ne laissent entrevoir qu’un léger redressement des cours à environ 60 dollars le baril en 2019», mais ce redressement resteraient sans conséquence « positif » car, les cours seront toujours pénalisés par l’évolution négative du marché mondial. Lors de sa rencontre avec les ministres des Finances de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) la patronne du FMI a dépeint un tableau alarmiste, soutenu par des prévisions catastrophique avec la mention que « cette baisse des prix de l’or noir tournerait à une crise sans précédent et il faut prévoir un plan d’urgence pour corriger les prix du pétrole ».
Cependant, peu de spécialistes croient en ces solutions. Selon eux, le dernier rapport du FMI n’est qu’une manœuvre pour inciter les pétromonarchies à vendre leurs puits au plus offrant et une fois achetés, les acquéreurs procéderont à leur fermeture afin de redresser les prix du pétrole. Ils qualifient les solutions avancées par le FMI de dangereuses œuvrant pour la sauvegarde des intérêts de certains lobbies.
L’Arabie Saoudite enfonce le prix du baril
De son côté l’Arabie Saoudite n’arrange rien à la situation pétrolière mondiale. Depuis quelques jours, elle joue à un jeu malsain pour défendre ses intérêts et ses parts de marchés pétroliers. Ryad a décidé de réduire les prix de son pétrole destiné au marché du nord-ouest européen pour février de 0,60 dollar le baril par rapport au cours de janvier, soit 4,85 dollars le baril en-dessous du prix de référence.
En dépit de l’aggravation de la crise économique, le pourrissement de ses relations diplomatiques et économiques avec l’Iran et la baisse de ses recettes budgétaire, le royaume de l’Arabie Saoudite refuse de réduire le quota de la production du pétrole comme était demandé par les membres du cartel. Une sorte de barrière instaurée par le royaume Hachémite pour contrer de l’intérieur, l’Iran et de l’extérieur, les gros producteurs hors-Opep, notamment, la Russie. Et ce, même si l’impact de cette politique est fortement ressenti sur ses recettes. Il n’y a pas moins d’un mois l’Arabie Saoudite a annoncé une batterie de mesures d’austérité pour cette année concernant, notamment, la hausse de 50% de ses prix de carburants sur le marché intérieur, laquelle hausse est accompagnée de réduction, des prix de son pétrole pour gagner les faveurs de l’Europe.