« Petites perles » et parcours électoral…

« Petites perles » et parcours électoral…

Une semaine sur trois. Que retenir de ce tiers du parcours de la campagne électorale? Beaucoup et peu à la fois. Beaucoup, car il a été riche en enseignements. Le premier est la confirmation du discours politique qui n’avance pas. Il ne parvient pas à s’affranchir de cette «malédiction» du constat. Tout le monde ressasse ce que tout le monde sait déjà. Les promesses sont distribuées à tout-va. Rien pour le comment. Ce qui est appelé programme de candidat n’est souvent que littérature et verbiage.

Là où il aurait fallu retrouver un ensemble de propositions cohérentes et compatibles avec un projet de société bien défini, nous avons eu droit à l’énoncé de fragments de sujets archiconnus. A titre d’exemple, tous les candidats sont contre la corruption. Tous promettent de nous en débarrasser. Aucun n’avance sa «recette». Le savent-ils eux-mêmes? Autre exemple, personne ne parle de l’économie informelle. Pas un seul. Pourquoi? Avec indulgence nous dirons que c’est par souci de ne pas perdre ce «réservoir» de voix.

En général, pour les programmes économiques, c’est la disette. Mis à part un candidat qui a promis de supprimer la mesure du 49/51%.C’est-à-dire qu’il veut ouvrir les portes et les fenêtres à la finance internationale. Il le confirme d’ailleurs lui-même quand il assure que la «main de l’étranger» le fait tordre de rire tant il n’y croit pas. L’esprit aussi confus de l’élève qu’il est et qui accuse son maître de plagiat. Un autre candidat a réglé le volet économique par une seule phrase. Il promet de faire de l’Algérie «le Japon de l’Afrique». Sait-il que la clé de la réussite économique de ce pays est d’ordre culturel? Hidjab contre kimono. Un autre candidat s’est plaint auprès des citoyens des misères que lui ferait subir l’administration.

Les citoyens qui voteront pour lui n’auront que Dieu le Tout-Puissant à qui se plaindre. Un autre candidat s’est essayé à l’histoire en affirmant que De Gaulle avait prédit un mauvais sort à notre pays dans les 50 années qui suivront l’indépendance. Son «souffleur» est inculte, car ce sont les pieds-noirs qui ont prêté à De Gaulle cette phrase. Il était question de 30 années et non de 50. C’est, pourrait-on dire, un candidat sans histoire. L’exception nous vient de la seule femme candidate. Ses idées sont claires, les moyens de leurs applications aussi. Non seulement elle propose un programme complet, mais c’est le même qu’elle présente depuis un quart de siècle. C’est cette constance qui pose problème. Elle ne veut y ajouter aucune dose de pragmatisme.

Pourtant, même la Chine s’y est pliée. Même Cuba vient d’autoriser, samedi dernier, l’investissement privé et donc forcément étranger. Notre candidate sait-elle ce qu’elle perd avec son conservatisme? Pour boucler ce rapide tour d’horizon de la campagne, il y a cet autre candidat qui a un programme plus un bilan de trois précédentes étapes. Celle de la paix et de la sécurité, celle de la stabilité institutionnelle et celle du développement économique.

Cette dernière étape comporte deux volets. Le premier, déjà réalisé, a été consacré aux infrastructures de base (réseau routier, ferroviaire, ports, aéroports, barrages, dessalement d’eau de mer, etc.) avec en parallèle le lancement de vastes projets sociaux (logements, écoles, lycées, universités, protection sociale, etc.). Autant de «fondations» sur lesquelles il compte terminer les «étages supérieurs» d’un développement économique et social sans précédent une fois réélu.

Nous n’oublierons pas, toutefois, les tenants de la fraude. Le ministre de l’Intérieur vient de les rassurer. Pour obtenir gain de cause «Apportez vos preuves!» leur a-t-il lancé. Ceci dit, cette élection présidentielle est historique. Aux électeurs de décider du sort qu’ils veulent donner à leur avenir le 17 avril. Ni le 16 et encore moins le 18!