Des quantités importantes “ornent” chaque année, à l’occasion de la fête du Mawlid Ennabaoui, des espaces improvisés dans toutes les contrées du pays.
Tous les ans, à la veille de la fête du Mawlid Ennabaoui, des quantités importantes de produits pyrotechniques envahissent les rues dans toutes les contrées du pays. À cette traditionnelle fête, s’accommode fidèlement la coutumière vente des pièces d’artifice de détonation, pourtant interdite par les pouvoirs publics.
En dépit des promesses de l’administration des douanes de durcir le contrôle afin d’interdire l’introduction des pétards et autres charges explosives sur le marché national, les citoyens continuent à s’en approvisionner copieusement pour la circonstance. Tout le monde s’accorde à dire que les services des douanes ont montré leur incapacité à accomplir pleinement cette rude mission que l’Exécutif lui a confiée.
Sinon, comment expliquer ces gigantesques lots d’articles de déflagration étalés dans les coins et recoins des localités en toute fierté par des revendeurs altiers devant le regard insensible des différents corps de sécurité concernés ? Ce n’est pas de l’avis de Kaddour Betahar, directeur de la législation et de la réglementation à la direction des douanes, qui estime que l’offre proposée durant l’année en cours est moindre par rapport à l’année dernière. Pour une lutte plus efficace contre cette pratique frauduleuse, le dispositif est, selon lui, non seulement reconduit à l’avènement de la fête mais maintenu durant toute l’année. “Des efforts ont été certes consentis dans ce sens mais il faut continuer à lutter contre ce fléau”, souligne-t-il sur les ondes de la radio Chaîne III. À ce propos, M. Betahar précise que dans la loi de finances 2012, une mesure a été introduite pour le durcissement du dispositif de lutte. Cette disposition confère à l’administration le droit de confisquer toutes les marchandises qui arrivent aux ports.
Deux conteneurs en provenance de Chine ont été saisis il y a une semaine par les services des douanes au port d’Alger. Le contrôle par scanner effectué par les douaniers au port d’Alger a révélé des quantités importantes de produits pyrotechniques dissimulées dans deux conteneurs dont la façade a été recouverte d’articles sanitaires. La valeur des produits cachés dans ces containers est évaluée à 150 millions de DA. Ce créneau demeure, aux yeux des importateurs, très juteux : pour un conteneur de pétards d’une valeur de 2 millions de DA, les profits réalisés peuvent atteindre les 28 millions de DA. Ainsi, le commerce des produits pyrotechniques reste pour ces marchands impénitents en perpétuelle… pétarade.
B K