Pétard mouillé ?

Pétard mouillé ?

On pensait naïvement que les révélations faites par Hannachi à l’encontre du président de la Fédération algérienne de football allaient enfin mettre à nu les pratiques douteuses de quelques dirigeants de notre football qui se servent depuis des années de notre sport-roi plus qu’ils ne le servent.

Car, si on était allé encore plus loin, les choses auraient certainement tourné aux règlements de comptes, et d’autres sales affaires auraient forcément refait surface, avec de «vieux dossiers» qui risqueraient de faire tomber d’autres têtes. On était tellement naïfs au point d’avoir cru au père Noël. Même notre mémoire nous a fait défaut. Des affaires comme celles-ci, on en a vu, entendu et lu, mais on ne s’en rappelle pas qu’un jour, telle personne ou telle autre, impliquée d’une manière ou d’une autre dans un quelconque scandale, ait été condamnée, ou du moins inquiétée.

Il n’y a eu même pas de suite, encore moins ouverture d’une information judiciaire, comme cela se fait dans les pays qui se respectent. Combien d’affaires scandaleuses avaient éclaté au grand jour, combien d’affaires de corruption furent dénoncées sur ces mêmes colonnes sans qu’elles puissent interpeller les instances concernées ? Toutes ont été étouffées, comme le sera la dernière en date.

Déjà, depuis deux jours, on ne cesse d’évoquer une éventuelle réconciliation entre Raouraoua et Hannachi, avec une médiation, pour le moins curieuse, de Medouar et Kerbadj qui se disent tous les deux vouloir oeuvrer pour l’intérêt général du football national. Cela nous fait marrer bien sûr, tant les deux hommes n’auraient jamais eu cette idée sans avoir consulté au préalable le boss de Dély Ibrahim. De son côté, Hannachi semble avoir mis son pied sur le frein en se disant favorable à cette initiative. Conclusion : les deux hommes auraient fait marche arrière. Des dossiers brûlants risquent de leur éclater en pleine figure, et ce n’est donc pour l’intérêt de personne de vouloir jouer les héros. Circulez, y a rien à voir.