Peste des petits ruminants: réception de 16 millions de doses supplémentaires de vaccins

Peste des petits ruminants: réception de 16 millions de doses supplémentaires de vaccins

ALGER- Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi a annoncé lundi à Alger la réception, fin mars prochain, de 16 millions de doses supplémentaires de vaccins contre la peste des petits ruminants.

Répondant aux questions des députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l’examen du projet de loi relative à la médecine vétérinaire, le ministre a précisé que l’Algérie réceptionnera, fin février, 8 millions de doses de vaccins contre la peste des petits ruminants et 8 millions autres durant mars prochain.

Ces lots s’inscrivent dans le cadre du marché gré à gré conclu avec un laboratoire indien en vertu duquel il sera procédé à la réception des doses de vaccins dont le nombre total s’élève à 21 millions.

L’Algérie a réceptionné fin janvier dernier le premier lot de 5 millions de doses de vaccins obtenu, à titre exceptionnel, « grâce aux efforts de la diplomatie des ambassadeurs de l’Algérie à l’étranger ».

Dans ce cadre, le ministre a déclaré que « l’opérateur indien a exigé plus de temps pour produire la quantité demandée, mais grâce à nos ambassadeurs, nous avons pu assurer, fin du mois dernier, les premières quantités avant la réception du reste des lots durant février et mars, « .

La peste des petits ruminants a été découverte à Tamanrasset début novembre 2018 suite aux analyses réalisées après les prémices de la fièvre aphteuse qui sont apparues dans la région, a fait savoir M. Bouazghi.

A cet effet, 7 laboratoires algériens spécialisés en cette matière ont procédé à l’analyse des échantillons avant la confirmation des résultats par des laboratoires internationaux auxquels recourent plusieurs organisations internationales à l’image de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

En parallèle, toutes les mesures préventives nécessaires ont été prises, en tête desquelles figure l’interdiction de la circulation du bétail à l’intérieur et à l’extérieur des frontières de l’Algérie du côté sud.

Après constat du diagnostic, des négociations ont été entamées avec deux laboratoires étrangers pour l’approvisionnement des vaccins nécessaires, a ajouté le ministre qui a indiqué que son département ministériel a demandé au gouvernement de lui accorder une licence exceptionnelle pour conclure un marché de gré à gré à cet effet.

Concernant la fièvre aphteuse, un contrat a été conclu avec un laboratoire français pour l’approvisionnement de 2 millions de doses de vaccin dont un million réceptionné le 2 février passé.

Dans l’attente de l’arrivée de ce lot, le ministère de l’Agriculture a recouru aux doses de vaccin acquises en 2018 dans le cadre de sa campagne de prévention ordinaire et dont le nombre s’élève à près d’un million de doses.

Selon le ministre, la réception du lot restant, soit un million de doses, est prévue le mois de mars prochain.

La campagne de vaccination se déroule actuellement « de façon ordinaire avec un suivi et un contact permanent avec les walis », a affirmé le ministre.

A ce propos, M. Bouazgui a affirmé que le programme de vaccination touchera tous les bétails à travers le pays (29 millions têtes ovines et 2 millions bovines).

Des quotas supplémentaires du vaccin seront acquis vers la fin de mars dans le cadre d’un marché conclu fin décembre 2018, portant acquisition de 1 à  4 millions vaccins supplémentaires contre la fièvre aphteuse et de 7 à 21 millions vaccins supplémentaires contre la peste des petits ruminants.

==L’Ordre national des vétérinaires: un espace unificateur des professionnels==

Concernant le projet de loi amendant la loi de 1988 relative aux activités de médecine vétérinaire et à la protection de la santé animale, présenté, lundi, devant les membres de l’APN, le ministre a indiqué que ce texte intervenait « pour instituer un Ordre national des vétérinaires et sera un +acquis+ pour la profession et un espace unificateur pour les vétérinaires ».

Ce projet de loi a pour objectif de s’adapter aux développements marquant ce domaine au niveau international et de répondre aux exigences d’organisation de cette profession en Algérie.

Répondant aux préoccupations des députés qui ont demandé un amendement  « large et approfondi » de la loi relative à la médecine vétérinaire, M. Bouazgui a fait observer que « l’objectif de l’amendement en cours se limite à la création de ce nouvel organe, à laquelle les professionnels n’ont eu de cesse d’appeler sans pour autant concerner les autres aspects, dont certains nécessitent d’être modifiés ou complétés.

Mettant en avant l’importance de ce projet de loi relatif à la santé animale et la sécurité alimentaire en Algérie, le ministre a rappelé que la faune algérienne s’élevait à 2 millions têtes bovines, 29 millions têtes ovines, 5,4 millions têtes caprines, 240 millions têtes de volaille destinées à l’abattage, 28 millions volaille de production des œufs, 400.000 têtes de chameaux et 70.000 têtes de chevaux.

« Nous importons actuellement 5 % de notre consommation en viande. Nous somme capable d’arrêter l’importation, mais cela exige de nous une meilleure maitrise et encadrement de notre faune », a-t-il soutenu.

Abordant les réalisations du secteur de l’agriculture en Algérie, le ministre a estimé que « le pays a fait des pas énormes depuis l’an 2000 dans ce secteur qui devrait être « un véritable moteur » de l’économie et une source de revenus pour l’équilibre de la balance de paiements dans les années prochaines .

Dans ce sillage, il a fait état de la plantation de plus de 10 millions d’arbres fruitiers durant les deux dernières années.

« Notre production des fruits nous suffit en plus d’un excédent. Les arbres plantés durant les deux dernières années seront destinés à l’exportation ou la transformation. Cette stratégie  donnera ces fruits d’ici cinq ans où les carences seront remédies, notamment en ce qui concerne la distribution, le stockage et les bases logistiques », a ajouté le ministre.