Perturbations reccurentes dans l’approvisonnement en lait : Polémique sur une rupture des stocks

Perturbations reccurentes dans l’approvisonnement en lait : Polémique sur une rupture des stocks

«Si le sachet de lait pasteurisé est en manque sur le marché, notamment au centre du pays, c’est parce que les laiteries sont en rupture de stock de la matière première».

C’est l’explication de la Confédération des industriels des produits alimentaires (Cipa), filière lait, qui regroupe une bonne partie des laiteries à travers le territoire national.

Selon M. Abdelwaheb Ziani, les laiteries utilisent de ce qui leur reste de quantité de poudre de lait dans leur stock en attendant que l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) décide de les approvisionner. «Il faut savoir que les laiteries sont des industries transformatrices de la poudre de la lait. Et pour cela, elles dépendent des approvisionnements de l’ONIL», a tenu à préciser M. Ziani jetant ainsi la balle à cette entité de régulation.

Ce dernier a affirmé que les laiteries, notamment privées, n’ont pas été approvisionnées en matière première depuis plus d’une dizaine de jours. Selon M. Ziani, les laiteries publiques sont pour la plupart épargnées dans la mesure où elles assurent la production du lait en sachet pasteurisé. Ce qui confirme clairement, déplore-til, la «ségrégation entre les laiteries privées et publiques».

La CIPA, toujours par la voix de son président de la filière lait, est convaincue du fait que si ce problème persiste c’est à cause des «dysfonctionnements qui perdurent au niveau de l’ONIL». M. Ziani persiste et signe en disant que l’ONIL n’a pas projeté des provisions de telle manière à éviter cette rareté de la poudre de lait au niveau des laiteries.

Devant cette situation, elles seront, selon lui, nombreuses les unités de transformation à baisser rideau. Cela étant, cette situation si elle se répercute négativement sur la survie des laiteries, il n’en demeure pas moins qu’elle pénalisera en premier lieu le consommateur. En effet, pour avoir un sachet de lait, ce dernier se trouve contraint de se lever très tôt et, de surcroît, subir des chaînes interminables.

Le Comité interprofessionnel de lait (CIL) constitué de l’ensemble des acteurs de la filière lait à savoir, l’ONIL, les laiteries, les distributeurs, les collecteurs, les éleveurs, se dit n’est pas concerné par ce problème. Selon son président M. Benchekour, l’approvisionnement de la poudre de lait relève des prérogatives de l’ONIL.

«Il faut donc poser le problème à ce niveau», a-t-il dit. Cela va de soi ! Mais la question qui se pose est de savoir que fait le CIL pour concilier les acteurs de la filière à savoir laiterie et office de régulation en vue de solutionner ce problème d’approvisionnement d’autant qu’il constitue un espace de concertation.

Répondant à cette question, M. Benchekour a signifié clairement que la «mission principale du CIL est la promotion de la filière lait à travers le développement de l’élevage et l’encouragement de la collecte du lait cru».

C’est, d’ailleurs, l’objet de la réunion tenue hier, au cours de laquelle il a été décidé une nouvelle réglementation et de nouveaux cahiers de charges encadrant les deux aspects précités.

Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural estime que l’administration veille au développement et à l’application des politiques déjà tracées. Si l’ONIL a été créé, précise une source du ministère, c’est pour prendre en charge la régulation de la filière et l’approvisionnement des laiteries en poudre de lait. Voulant contacter le responsable de l’ONIL M. Djelouli, toutes nos tentatives sont restées vaines.