Le fait que le sachet de lait se trouve en abondance dans certains wilayas et quartiers et rarement dans d’autres est incompréhensible.
Le lait en sachet ne cesse de faire parler de lui. Après sa rareté, les consommateurs soulèvent à présent le problème de sa distribution. Le fait que le sachet de lait se trouve en abondance dans certains wilayas et quartiers et rarement dans d’autres, est incompréhensible pour beaucoup. Ce constat qui accable a priori les distributeurs de lait est rejeté complètement par ces derniers. En réunion récemment à Alger, les distributeurs ont souligné le fait qu’ils ne sont pour rien dans la pénurie du lait en sachet et encore moins dans sa distribution.
Le président de la Fédération des distributeurs de lait, Farid Oulmi, a indiqué que les distributeurs ne font qu’appliquer ce que les propriétaires des laiteries leur demandent. «Ce sont les propriétaires des laiteries qui déterminent la quantité et ce sont eux qui déterminent aussi l’adresse des clients», a-t-il fait savoir, refusant en outre les accusations portées contre les distributeurs selon lesquelles les distributeurs privilégient certains clients par rapport à d’autres. «Le distributeur de lait n’a aucun intérêt à choisir un client au détriment d’un autre. La marge bénéficiaire est fixée», a précisé Farid Oulmi. Les propos des distributeurs de lait ne convainquent toutefois pas tout le monde. Le président de l’Association de protection et de l’orientation des consommateurs, Mustapha Zebdi, qu’on a contacté hier a déclaré que ses services ont appréhendé des distributeurs en train de vendre du lait en sachet aux spéculateurs. Cette pratique est très répandue selon Mustapha Zebdi dans les wilayas de l’est de l’Algérie. Le président de l’Apoc a indiqué en outre que c’est le détournement du lait par les distributeurs qui a fait que le lait en sachet se vende à 40 ou à 50 DA le sachet. Cependant, si les distributeurs disent la vérité, le problème ne pourrait-t-il pas se situer au niveau des laiteries? Le ministère de l’Agriculture se dit affirmatif. Les laiteries procèdent au détournement de la poudre de lait pour produire d’autres produits dérivés du lait. Abdelkader Bouazghi, ministre de l’Agriculture, a affirmé que la récente fermeture de quatre laiteries a eu lieu suite aux preuves que le ministère a eues. Pour le ministre, la raison de la réduction de la production ne pourrait s’expliquer par ailleurs que par cela, «car la quantité de la poudre de lait attribuée aux laiteries n’a jamais été réduite».Les propos du ministre ont soulevé un tas de commentaires auprès des consommateurs. Ces derniers ont demandé en effet à connaître la partie devant intervenir dans pareille situation. Une question à laquelle Bouazghi a répondu à partir de Mila la semaine dernière, en disant que la meilleure solution est l’organisation de la filière et l’implication de tous. Bouazghi s’est dit par ailleurs confiant en les brigades mixtes dépêchées conjointement par son département et celui du commerce, afin de résoudre un tant soit peu le problème. Pour rappel, les brigades en question ont beaucoup de prérogatives et elles seront même accompagnées lors de leur travail par les services de sécurité.
Par Madjid BERKANE
