Perturbation dans la distribution : le lait se fait rare.

Perturbation dans la distribution : le lait se fait rare.

La distribution du lait pasteurisé conditionné en sachet connaît depuis quelques jours une perturbation au niveau des épiceries, notamment à Alger, que les commerçants attribuent à une diminution des quotas de poudre des laiteries.

Le directeur général de l’ONIL, Fathi Messar, impute cette perturbation dans la distribution à des irrégularités constatées chez certaines laiteries.

« Les perturbations qu’a connues le marché du lait en sachet n’est pas due à une réduction des quotas de poudre de lait, mais de réajustement « , affirme M. Messar. La commission intersectorielle, composée de représentants de l’ONIL, des directions de la concurrence et des prix du secteur du commerce (DCP) et des services agricoles au niveau des wilayas (DSA), a été installée en été dernier sur instruction du Premier ministre.

L’enquête a touché plus de 100 laiteries privées et publiques et a révélé « beaucoup d’irrégularités » dans l’utilisation de la matière première subventionnée destinée à la production du LPC, selon le même responsable.

LG Algérie

Parmi les infractions constatées, ce responsable cite la fraude dans la quantité de poudre utilisée pour la production d’un litre de lait en sachet, qui est inférieure aux normes exigées. Selon les normes, 103 grammes de poudre de lait sont nécessaires pour un litre de lait, alors que certains transformateurs utilisent beaucoup moins que ça, révèle-t-il.

Ainsi, ces transformateurs indélicats sont soupçonnés d’utiliser la différence dégagée de cette poudre de lait subventionnée pour la production de produits dérivés (petit-lait, lait caillé…) puisque ces transformateurs ne mentionnent pas sur l’emballage l’origine de la matière première utilisée.

Evoquant l’impact des perturbations, M. Messar a indiqué que ces dernières sont insignifiantes, citant le cas de la capitale où l’Office national interprofessionnel du lait (ONIL) avait opéré une réduction d’à peine 6%.

Ce qui est insignifiant, selon lui, par rapport aux 2.220 tonnes distribuées mensuellement à travers les laiteries de la wilaya d’Alger.

« Cette légère réduction ne peut pas créer une telle perturbation. C’est plutôt de la provocation », soutient M. Messar qui précise que ce ne sont pas toutes les laiteries qui sont concernées par cette ponction opérée suite aux résultats de l’enquête menée par une commission intersectorielle pour vérifier l’utilisation et la traçabilité de la poudre de lait subventionnée par l’Etat et vendue aux transformateurs pour produire du lait en sachet. « Certains producteurs essayent de mettre la pression pour que nous revenions sur nos décisions », estime-t-il.

« Il y a des intérêts qui ont été touchés par cette enquête, ce qui a provoqué cette perturbation « , affirme M. Messar en assurant que les quantités produites quotidiennement suffisent largement pour couvrir la demande, sachant que l’office dispose également d’un stock de poudre de lait lui permettant de couvrir la demande jusqu’en juin 2017.

Sur les 190 laiteries activant sur le marché, l’Onil est lié à travers des contrats à une centaine de transformateurs dont 15 unités publiques qu’il approvisionne en poudre de lait subventionnée destinée uniquement à la production du lait en sachet.

Le kilogramme de poudre est cédé par cet office à 157 DA alors qu’il est acheté sur le marché international à plus de 300 DA. Le montant de la subvention du lait a coûté à l’Etat 32 milliards DA en 2015 contre 47 milliards en 2014, selon M. Messar.