Au vu de la conjoncture économique mondiale, particulièrement morose, des millions de personnes seront touchées par le chômage. Selon le rapport annuel dévoilé aujourd’hui par l’Organisation mondiale du Travail, plus de 200 millions de personnes pourraient être touchées par le chômage dans le monde d’ici à 2019.
Le nombre de personnes sans emploi se corse de 11 millions pour atteindre le nombre de 219 millions, à cette échéance, révèle le rapport de cette organisation onusienne publié à Genève. « Plus de 61 millions d’emplois ont été perdus depuis le début de la crise mondiale en 2008 et nos projections montrent que le chômage continuera de s’aggraver jusqu’à la fin de la décennie. Ce qui signifie que la crise de l’emploi est loin d’être terminée et il n’y a pas lieu de s’en satisfaire », a relevé Guy Ryder, le directeur général de l’OIT. Si le phénomène s’aggrave dans plusieurs pays, la situation de l’emploi s’est améliorée aux Etats-Unis, au Japon ou au Royaume-Uni, en revanche la situation demeure inquiétante surtout en Europe, prévoit le rapport.
S’agissant du vieux continent, l’OIT ne voit ainsi pas de baisse significative du chômage en France jusqu’en 2017. Dans ce pays, le taux de chômage devrait légèrement passer sous la barre des 10% pour se pointer à 9,9%. Quant à la première puissance économique européenne, l’Allemagne, le chômage pourrait même passer à 5% contre 4,7% en 2014. «Les politiques d’austérité, particulièrement en Europe, ont contribué à l’augmentation spectaculaire du chômage. Je ne pense pas qu’elles étaient inévitables », a indiqué Guy Ryder.
L’organisation onusienne met à cet égard en exergue des «inégalités grandissantes et persistantes », alors que les perspectives d’investissement des entreprises restent floues. «Si le faible niveau des salaires oblige les gens à moins consommer et si l’investissement demeure modeste, cela a évidemment des répercussions négatives sur la croissance», a résumé le président de l’OIT qui constate que «dans certaines économies avancées, les inégalités de revenus approchent dorénavant les niveaux observés dans les économies émergentes alors que ces dernières réalisent «des progrès en réduisant leur fort niveau d’inégalité». Sur le sujet relatif aux inégalités en termes de revenus, le rapport souligne que les disparités vont s’amplifier, avec les 10% les plus riches qui auront 30 à 40% des revenus totaux tandis que les 10% les plus pauvres devront se contenter de n’en recevoir que 2 à 7% .
