Perspectives du marché pétrolier, Les puits américains de schiste déclineront d’ici à 2020

Perspectives du marché pétrolier, Les puits américains de schiste déclineront d’ici à 2020
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Avec le déclin des puits américains de schiste, les prix du pétrole pourraient rebondir à moyen terme, d’autant que la situation de l’offre pourrait être contrariée par la crise au Moyen-Orient et donc reprendre leur progression à la hausse assez rapidement.

Le spécialiste de la géopolitique de l’énergie, Mourad Preure, qui a pris part hier à la table ronde organisée par le Conseil national économique et social (Cnes) à la faveur du premier panel intitulé “Le contexte international et ses retombées sur l’économie nationale”, a projeté le rebondissement des prix du pétrole à moyen terme. L’analyste, qui a expliqué la chute des prix par le ralentissement de la croissance économique mondiale (+3% en 2014) et le fléchissement de la demande, l’abondance de l’offre et la forte progression du dollar américain, prévoit ainsi une “demande qui devrait augmenter plus vite que l’offre dans les toutes prochaines années du fait du déclin des puits américains du schiste”. “La production des schistes américains atteindra son plafond l’année prochaine et leurs puits déclineront à la fin de la décennie. D’autant qu’il faut prendre en considération le déclin des gisements conventionnels de manière générale et qui est de l’ordre de -5%/an. C’est qu’il y a moins de découvertes qu’avant et la planète consomme 3 barils pour un baril découvert”, a-t-il estimé. Intervenant dans le même panel, l’ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmadjid Attar, lui, a mis en garde contre la hausse de la consommation énergétique en Algérie qui augmente selon ses termes, à un taux insupportable. Il a également souligné que l’Algérie n’est plus en mesure de produire les mêmes volumes qu’avant vu la dégradation des plus importants gisements pétroliers à cause leur surexploitation. Et de préconiser de faire le nécessaire pour réduire les coûts d’exploitation et aussi de développer les énergies renouvelables. Avant d’être recadré par le ministre de l’Énergie, Salah Khabri, qui a précisé que l’Algérie peut encore augmenter sa production sans toucher à la politique de préservation des gisements, indiquant que la production actuelle est conforme aux ratios fixés en la matière. “Les possibilités d’augmentation de la production existent”, a-t-il conclu. Sur un autre plan, El-Mouhoub Mouhoud a estimé qu’il faudrait plutôt diversifier l’économie en s’intégrant dans la chaîne de valeur internationale. Pour ce faire, il a recommandé de surfer sur la vague de relocalisation à proximité des marchés, des usines ayant migré en Asie au début du mouvement de la mondialisation. Une relocalisation favorisée par la hausse des coûts de transport et de main-d’œuvre. L’Algérie pourrait ainsi profiter de ce nouveau mouvement selon l’expert qui a indiqué qu’il ne serait pas question uniquement de la diversification des industries manufacturières et la multiplication des ateliers. Parce que, désormais, a-t-il révélé, les multinationales sont tentées de délocaliser y compris les activités de services. Le deuxième panel portant sur les contraintes et les défis de l’économie nationale a vu les participants débattre notamment de la dilution de l’économie informelle dans la sphère formelle. Si l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Cherif Ilmane, a proposé de donner une assise juridique aux produits bancaires islamiques, c’est pour permettre l’ouverture de guichets spécialisés à travers les banques. “L’une des raisons principales qui fait fuir les entrepreneurs algériens du secteur bancaire, c’est le taux d’intérêts que certains considèrent illicite d’un point de vue religieux”, a-t-il noté. “Il faut expliquer aux entrepreneurs de l’informel que la formalisation de leurs activités n’a pas uniquement un coût bancaire ou fiscal mais, qu’elle a aussi des avantages”, a conclu l’économiste français Jacques Charmes.

L. H.