Personnes handicapées: Vers le remboursement des sondes urinaires

Personnes handicapées: Vers le remboursement des sondes urinaires

Bonne nouvelle pour les personnes vivant avec un handicap. La Cnas a donné son aval pour le remboursement d’appareillages, notamment les sondes urinaires. Un accord de principe a également été donné pour l’élaboration d’une carte Chifa spécial appareillages. La Fédération nationale des personnes handicapées applaudit. Sa présidente revendique néanmoins une véritable politique basée sur l’octroi de droits entiers aux personnes handicapées.

Nawal Imès – Alger (Le Soir)- Revendiqué depuis longtemps par la Fédération des handicapés, le remboursement des sondes urinaires à usage unique devrait devenir, dans les semaines à venir, enfin une réalité. La Caisse d’assurances sociales a fini par être sensible au discours des représentants des handicapés mais également à celui du corps médical. Le professeur Hocine Cherid, chef de service en rééducation au niveau de l’EHS Azur-Plage, est formel : la première cause de mortalité chez les personnes à mobilité réduite sont les complications urinaires. Face à la cherté de ces dernières et à leurs usages fréquents, beaucoup de personnes sont réduites à réutiliser plusieurs fois une même sonde avec des risques avérés sur leur santé. Vendu entre 250 dinars et 300 dinars l’unité, ces sondes nécessitent un budget conséquent vu qu’il en faut au moins quatre par jour.

La présidente de la Fédération des personnes handicapées, qui animait hier une conférence de presse, s’est dite «pour une fois optimiste». Et pour cause, dit-elle, la fédération qu’elle préside a trouvé une écoute auprès de la Cnas. Les discussions avec cette dernière ont, dit-elle, abouti à un accord sur la nécessité de mettre en place une carte Chifa spécialement conçue pour les appareillages. Elle permettra aux personnes qui en ont besoin de s’approvisionner et de se faire rembourser. Autre bonne nouvelle : les discussions avancent bien sur la possibilité d’octroyer un tricycle à moteur à toute personne handicapée formulant la demande alors qu’actuellement, il n’est octroyé qu’aux seules personnes travaillant.

Pour Mme Mammeri, il s’agit de répondre à des préoccupations «urgentes» et «prioritaires» visant à rendre le quotidien des personnes handicapées supportable. La présidente de la Fédération des handicapés assure militer pour l’adoption de lois qui prennent en compte l’ensemble des dimensions faisant partie de la vie d’une personne handicapée. Il ne suffit pas d’appareiller pour régler les problèmes. Les personnes vivant avec un handicap doivent être en mesure de réaliser leurs rêves : avoir une vie professionnelle, amoureuse et sexuelle sans entraves. Il manque, selon Mme Mammeri, une organisation adéquate pour arriver, dit-elle, à une politique de protection sociale qui prenne en charge toutes les situations liées non seulement au handicap mais à la dépendance en général afin d’améliorer la qualité de vie.

Cette absence de cadre adéquat a donné naissance à des situations dramatiques. Atika Mammeri évoque le cas de parents d’enfants handicapés réduits à faire adopter leurs enfants à l’étranger pour les faire bénéficier de soins adaptés. Tandis que d’autres recherchent désespérément des certificats attestant que leur progéniture ne peut faire l’objet d’une bonne prise en charge en Algérie pour éviter d’être expulsé de France.

Pour sortir de cette situation, elle propose des assises nationales dédiées à la question du handicap.

N. I.