Personnes handicapées: Bientôt une carte Chifa «d’appareillage»

Personnes handicapées: Bientôt une carte Chifa «d’appareillage»

M. Aziza

Personnes handicapées: Bientôt une carte Chifa «d’appareillage»

   Bonne nouvelle pour les personnes souffrant de handicap physique. Les services de la sécurité sociale, en partenariat avec la Fédération des personnes handicapées, sont en train de finaliser un projet portant sur la mise en place d’une carte Chifa « d’appareillage et de traitement » destinée exclusivement aux personnes handicapées. C’est ce qu’a annoncé la présidente de la Fédération nationale des personnes handicapées, Mme Atika Mameri, lors d’une conférence de presse qu’elle a animée hier à l’hôtel Sheraton à Alger.
La conférencière a précisé que l’annonce officielle de cette nouveauté se fera dans une semaine, ou au plus tard dans quinze jours, par les autorités concernées, celles du Travail et de la Sécurité sociale. En précisant que, désormais, les personnes handicapées en Algérie n’auront plus besoin de faire appel aux ONG nationales et internationales pour se procurer un fauteuil roulant, des sondes lubrifiées ou autres traitements permettant aux personnes handicapées d’avoir une vie « normale ». Elle a souligné qu’une fois ce projet entré en vigueur, les personnes handicapées vont pouvoir se procurer « tous types d’appareillage et de traitements» auprès des officines les plus proches ou dans les centres de traitements spécifiques.

Et d’ajouter qu’il y a encore une possibilité d’élargir l’octroi de tricycles (motos) aux personnes handicapées à d’autres catégories, sachant qu’actuellement, ces « motos » sont destinées exclusivement aux personnes handicapées qui travaillent ou celles qui suivent des études. Elle précise qu’après tant d’années, « aujourd’hui, on a trouvé de l’écoute de la part des autorités concernées, notamment celles de la sécurité sociale ». « Cela ne veut pas dire qu’on a résolu tous les problèmes et les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes handicapées en Algérie.

En insistant sur le fait que « la personne handicapée n’a pas besoin uniquement d’un fauteuil roulant », mais elle a besoin, selon la présidente de la fédération, « d’un environnement qui lui permet d’avoir une vie normale, l’accès aux services communautaires comme les soins médicaux, aux bâtiments, aux transports publics, aux trottoirs, ainsi que d’autres commodités dont jouissent les personnes qui ne souffrent pas de handicaps mais qui ne sont pas à l’abri d’un accident, d’une erreur médicale, d’une maladie invalidante et autres ».
La présidente de la fédération a voulu préciser que les personnes handicapées « ont des désirs et des ambitions dans la vie, elles veulent se marier, elles veulent faire des enfants, travailler, étudier, atteindre des postes supérieurs, etc. ». Elle résume en affirmant que « les personnes handicapées n’ont pas besoin d’un barème médical, un handicapé à 100%, ou à 80%, mais ont besoin d’un barème social qui définit le besoin de chaque cas ». Autrement dit, «les handicapés ont besoin de dispositif scolaire, des agents d’insertion, des auxiliaires, des appareils, des traitements et des dispositifs médicaux remboursés ».
Prenant la parole, des jeunes handicapés (certains sont devenus paraplégiques suite à des accidents de voiture) ont fait des témoignages émouvants. Une parmi les intervenants a affirmé qu’elle a obtenu difficilement des sondes à demeure auprès des pharmaciens, sans parler des sondes lubrifiées pour auto-vidange de la vessie qui sont coûteuses (un paquet de 30 sondes cédé à 8.000 DA). Sachant que certains utilisent 4 à 5 sondes par jour. Il faut savoir aussi que le prix d’un paquet de sondes lubrifiées est le double de la pension accordée à des personnes handicapées à 100%, qui est l’équivalent de 4.000 DA par mois. De son côté, le Pr. Hocine Cherid, chef de service à l’EHS d’Azur- Plage, a affirmé que les sondes à demeure ont des conséquences désastreuses sur les malades et un impact financier plus lourd sur les caisses de l’Etat. En alertant que la plupart des cas de mortalité chez les personnes handicapées sont dus à des complications (infections) urinaires.

Les intervenants ont tous plaidé pour la promulgation d’une loi garantissant les droits des handicapés « car aujourd’hui, des familles de personnes handicapées réclament des attestations prouvant qu’on n’a pas les moyens nécessaires et des centres pour la prise en charge de cette catégorie, afin de permettre à leurs enfants de se soigner ailleurs, notamment en France, leurs enfants sont parfois adoptés par des familles résidant à l’étranger », dira Mme Atika Mameri avec regret.

Et de préciser que « certains groupes médicaux, venant du Maroc, d’Espagne, de France et de Turquie, font parfois du  »racolage » pour attirer les malades algériens en leur proposant des interventions chirurgicales dans leurs pays à des prix inimaginables, alors que nous avons des compétences en Algérie qui ont besoin seulement de moyens ».