D’ici 2030, la dépression sera la deuxième cause principale de morbidité dans les pays à revenu intermédiaire et la troisième principale cause dans les pays à faible revenu.
Une personne sur quatre dans le monde connaîtra au cours de son existence une forme de trouble de la santé mentale et les troubles mentaux sont aujourd’hui responsables de 8,8% de la charge de mortalité dans le monde. L’OMS appelle aujourd’hui à la lutte contre l’exclusion, exclusion sociale, mais aussi exclusion des programmes de soins primaires ou de santé mentale dans son nouveau rapport sur la santé mentale et le développement «Targeting people with mental health conditions as a vulnerable group».
Un appel à intégrer, au sein de nos communautés et des programmes de santé, les personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales, une nécessité puisqu’une personne sur quatre dans le monde connaîtra au cours de son existence une forme de trouble de la santé mentale.
«Les personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales sont parmi les groupes les plus marginalisés dans les pays en développement», a déclaré le docteur Ala Alwan, sous-directeur général pour les maladies non transmissibles et la santé mentale à l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Dans son rapport, présenté vendredi dernier à New York, l’OMS lance un appel pour une meilleure intégration des personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales dans les programmes de développement ou de réduction de la pauvreté.
Pour l’OMS, la majorité des programmes actuels n’atteint pas ce groupe vulnérable. Entre 75 et 85% de ces personnes n’ont aucun accès aux soins de santé mentale.
Les handicapés mentaux et psychosociaux vivent en situation précaire et les taux de chômage les affectant peuvent atteindre 90%. «Les personnes atteintes de troubles mentaux constituent un groupe vulnérable.
Car il est exposé aux discriminations et à la stigmatisation et ces personnes subissent des privations de leurs droits fondamentaux, politiques et sociaux», a souligné le docteur Alwan. «Plus des deux tiers d’entre elles n’ont accès à aucune forme de soins de santé mentale», a-t-il ajouté. Selon le rapport de l’OMS, les troubles mentaux sont en grande partie responsables de la mortalité.
Ce phénomène est particulièrement important dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Inverser la tendance, c’est aujourd’hui l’objectif de l’OMS et de son sous-directeur général pour la santé mentale, le Dr Ala Alwan.
«L’absence de visibilité des personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales et leurs difficultés à se faire entendre, signifie qu’il faut faire des efforts particuliers pour les atteindre et les associer plus directement aux programmes de développement.»
l’OMS a ainsi fait plusieurs recommandations aux acteurs du développement au sujet des personnes atteintes de troubles mentaux. Il s’agit notamment d’inclure ce groupe dans toutes les initiatives de développement ; d’élargir les services de santé mentale dans les structures de prestation de soins de santé primaires ; de prévoir des prestations sociales ; d’inclure les enfants et les adolescents atteints de troubles mentaux dans les programmes d’éducation et d’améliorer les services sociaux destinés aux personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales.
Lors de la conférence de presse, le docteur Michael Marmot, professeur à l’University College de Londres, a insisté sur le phénomène de marginalisation qui affecte les personnes atteintes d’incapacités mentales et psychosociales. Il a notamment cité l’exemple de la «surreprésentation» de ce groupe dans les prisons. Selon ce rapport, la majorité des programmes de développement ou de réduction de la pauvreté ne vont pas jusqu’aux personnes atteintes d’incapacités mentales ou psychosociales.
Ainsi, entre 75 et 85% d’entre elles n’ont accès à aucune forme de soins en santé mentale. Les handicaps mentaux et psychosociaux sont associés à des taux de chômage pouvant atteindre 90%.
Bien souvent, ces personnes ne bénéficient pas des possibilités d’éducation et de formation professionnelle qui leur permettraient de s’intégrer pleinement. Aujourd’hui, ce sont la dépression, les psychoses, le suicide, l’épilepsie, la démence, les troubles dus à la consommation d’alcool et aux toxicomanies et les troubles mentaux touchant les enfants qui sont les affections les plus fréquentes.
Djamila Kourta