Personnes âgées, Comment vit-on le 3e age ?

Personnes âgées, Comment vit-on le 3e age ?

Les dernières étapes du cycle de la vie humaine, qu’on appelle communément la vieillesse, ou le troisième âge dans certains pays et le quatrième âge dans d’autres, sont vraisemblablement les plus difficiles.

Elles représentent, généralement, la décadence qui peut être synonyme de maladies, de perte d’autonomie et donc de dépendance. Ces phases de fin de vie sont d’autant plus contraignantes aussi bien pour la personne âgée que pour son entourage immédiat, en l’occurrence la famille en tant que aidant principal, qui se substitue aux institutions de l’Etat dont les dispositifs d’aide sont inexistants.

Dès lors, ne faut-il pas s’interroger sur l’avenir de cette solidarité avec l’éclatement de la cellule familiale. Sera-t-elle appuyée ou remplacée par une autre solidarité institutionnelle ? Car, le rôle, faut-il le dire, incombe aux établissements publics en premier lieu, la personne âgée souvent grabataire ayant besoin d’une prise en charge sur les plans pathologique, physiologique, psychologique et social. L’absence de cette organisation multidisciplinaire et d’une politique nationale au profit de cette catégorie de la population pose forcément le problème de prise en charge.

Notre pays considéré, pendant longtemps, un pays jeune est désormais vieillissant du fait de la baisse de la natalité et de l’augmentation de l’espérance de vie. En effet, le nombre de personnes dont l’âge dépasse 60 ans avoisine actuellement les trois millions. Selon les estimations, ce chiffre va tripler d’ici une vingtaine d’années. Autrement dit, le nombre de vieux sera de neuf millions en 2030. Si l’on se réfère à la classification de Richard Lefrançois, un sociologue canadien, on distingue quatre catégories d’âge correspondant à ces étapes. La pré-vieillesse (seniors) s’étendant de 50 à 64 ans ; la petite vieillesse (troisième âge) de 65 à 79 ans ; la grande vieillesse (quatrième âge) de 80 à 94 ans ; et l’extrême vieillesse, soit 95 ans ou plus (cinquième âge) qui englobe les centenaires et les super-centenaires (110 ans ou plus). En Algérie, même si la grande et l’extrême vieillesse ne sont pas légion, il reste que le nombre de personnes âgées va crescendo, en raison de l’amélioration des conditions de vie, et auxquelles il faut y penser.

Mais, d’ici là, serions-nous prêts à prendre en charge le vieillissement de la population qui, malheureusement, ne se présente pas sous de bons auspices ? Il ne s’agit nullement d’un point de vue alarmiste mais telle est la situation actuelle. Rien n’est fait sur les plans médical, social ou autres au niveau officiel pour prendre en charge la personne âgée et l’aider à terminer ses jours dans des conditions acceptables à commencer par la prise en charge médicale avec l’introduction de la gériatrie (une spécialité médicale qui étudie les maladies induites par le vieillissement) dans l’enseignement de la médecine.

Un enseignement qui tarde à voir le jour au grand dam de nos aînés. Il est donc grand temps de penser à introduire cette spécialité dans la formation des praticiens tel que recommandé par les professionnels.

Djamila Chaouch