Les négociations entre l’administration de la compagnie aérienne nationale et le personnel navigant et commercial (PNC) semblent traîner de report en report, en l’absence d’un compromis entre les deux parties.
La question devait être tranchée, dimanche dernier, mais c’était sans compter sur l’intransigeance des uns et des autres qui ont campé sur leurs positions respectives. Sans parvenir à un accord sur les revendications du personnel navigant et commercial d’Air Algérie, les deux parties ont convenu de reprendre langue, jeudi prochain, dans l’espoir de trouver une solution mutuellement acceptable. En effet, le compromis bute sur l’épineuse question salariale réclamée par les travailleurs grévistes d’Air Algérie. Si des syndicalistes et des responsables de la compagnie aériennes se targuent de pouvoir aplanir le différend de sitôt, la dimension prise par ces négociations entamées il y a plus d’une semaine déjà, n’augure pas d’une solution prochaine. Le personnel navigant et commercial a placé la barre très haut dans ses prétentions salariales alors que la direction d’Air Algérie n’est pas prête à fournir plus de 20% d’augmentation.
Le P-dg de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, avait rappelé que les équilibres financiers d’Air Algérie ne permettraient pas de répondre aux prétentions salariales du personnel navigant. Le ministre des Transports a conforté le patron d’Air Algérie dans sa thèse, en réitérant à son tour l’impossibilité de satisfaire les exigences des grévistes pour des raisons purement économiques liées à la santé financière de l’entreprise.
Néanmoins, le dialogue enclenché au lendemain d’un débrayage de 4 jours qui, rappelons-le, avait semé la pagaille dans les aéroports, a permis de mettre fin au calvaire des voyageurs, notamment des ressortissants algériens bloqués des journées durant dans les aéroports de France. Sur la table des négociations, rendues possibles suite à l’intervention du secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, rien de concret n’a été glané par les syndicalistes pourtant. Certes, le temps pris pour ce dialogue a bien permis de remettre de l’ordre dans les aéroports, mais sans pour autant parvenir à taire la crise en l’absence d’un compromis. Cependant, et la direction d’Air Algérie et les syndicalistes du PNC nourrissent l’espoir quant à de meilleurs résultats dans l’avenir. A présent, les deux parties ont opté pour une trêve implicite, en attendant des jours meilleurs. La plus intéressante solution pour les deux parties belligérantes serait de partager la pomme en deux.
La direction consentirait une augmentation un peu plus importante que les 20 % promis, de quoi satisfaire un tant soit peu les revendications des PNC.
Par : Mokrane Chebbine