Piétinant les préceptes les plus élémentaires de l’Islam et bafouant les droits humains de base, le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), groupe terroriste qui détient depuis le 5 avril dernier sept otages algériens, dont le consul d’Algérie à Gao (nord du Mali), menace d’assassiner ses victimes.
Le chantage dénoncé par les religions et par les principes humains est brandi par l’organisation terroriste, démontrant, encore une fois, le vrai visage immonde de cette nébuleuse.
«La délégation algérienne (…) a refusé nos demandes, et cette décision mettra la vie des otages en danger», a déclaré dans un court message envoyé à l’AFP Adnan Abu Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao. Le porte-parole de cette organisation terroriste a précisé qu’une délégation algérienne avait assisté aux négociations, sans donner de détails sur les revendications de ses acolytes. Mercredi, le Mujao avait, pourtant, affirmé vouloir négocier la libération du consul algérien et de ses six collaborateurs au nom de l’islam.
Ce qui supposait que les négociations n’avaient pas encore eu lieu. Mieux, il y a quelques jours, et avant la sortie médiatique de Adnan Walid Sahraoui, la même organisation terroriste avait, par le biais de Hamada Ould Kheirou, présenté comme un chef religieux, membre du conseil de choura (sorte de conseil consultatif) de la même organisation terroriste, dans une déclaration faite au journal mauritanien El Akhbar nié que le Mujao ait l’intention de libérer les otages. Le terroriste avait démenti «les informations parues dans la presse» faisant état d’une éventuelle libération des diplomates algériens enlevés à Gao. «Nous ne les avons pas enlevés pour leur baraka.
Nous avons des réclamations à faire», a-t-il ajouté. Hamada Ould Kheirou n’a pas fait connaître les revendications de l’organisation terroriste, se contentant de dire que «nous les communiquerons aux parties concernées».
Ce qui supposerait, est-il encore une fois utile de signaler, qu’aucune négociation n’avait eu lieu. Les propos des deux terroristes du Mujao sont contradictoires, comme le Mujao est en contradiction totale avec la religion et le respect des droits humains. Contrairement à son appellation (mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’ouest), le Mujao sévit… au nord de l’Afrique ! Pour rappel, le consul d’Algérie et ses six collaborateurs ont été enlevés le 5 avril à Gao,
quelques jours après que le nord du Mali est tombé sous le contrôle de divers groupes armés dont le Mujao, Ansar Dine, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla, rébellion touareg). La chute de trois villes du nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal) a été favorisée par l’instabilité à Bamako, la capitale malienne, où un coup d’Etat avait destitué Amadou Toumani Touré (ATT).
La situation à Bamako ne semble pas être revenue à la normale puisque des accrochages y ont lieu depuis quelques jours, opposant, selon des médias, des éléments favorables au putsch à d’autres ayant fait partie de la garde présidentielle de ATT. Situation qui ne pourrait que compromettre le règlement de la situation dans ce pays et, par conséquent, défavoriserait toute action contre AQMI, le Mujao et Ansar Eddine, au nord du pays.
M. A.