Persistance de la flambée des prix,Le spectre de l’inflation

Persistance de la flambée des prix,Le spectre de l’inflation
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L’inflation ou la cherté des produits de première nécessité (c’est selon) a été perçue comme la principale cause à l’origine des émeutes de janvier 2011. Depuis ces événements qui avaient ébranlé le gouvernement, plusieurs mesures ont été prises dont le relèvement du Salaire national minimum garanti (SNMG) à 18.000 DA.

Fixé à 15.000 DA l’ancien SNMG était en vigueur depuis janvier 2010. Le nouveau SNMG est devenu du reste effectif depuis début janvier de l’année en cours. Mais sur le terrain cet effort destiné à venir en aide aux couches les plus démunies de la population est sérieusement entamé par la tendance haussière constatée au niveau du marché. Les prix des fruits et légumes connaissent une augmentation vertigineuse, laquelle augmentation remet sur le devant de la scène le phénomène de l’inflation, par ailleurs connu par les économistes.

Le gonflement des salaires disent-ils est de nature à doper les prix. N’empêche, malgré toutes les assurances que le gouvernement n’a cessé de donner quant à la poursuite de la subvention des produits de première nécessité, il court le bruit que le prix du lait va augmenter… En octobre dernier le Fonds monétaire international avait mis en garde notre pays contre les risques d’inflation que pouvait faire naître une loi de finances préconisant des dépenses publiques supplémentaires.

Pour autant le gouvernement a été contraint d’inclure dans ses prévisions de dépense de fonctionnement au titre de l’exercice 2012 une croissance de l’ordre de 7,4 % par rapport à la loi de finances de 2011 et de l’ordre de 10, 3 % quand on prend en compte les nouvelles dépenses de nouvelles structures et l’injection de la masse monétaire devant permettre la mise en œuvre des régimes indemnitaires et des statuts particuliers, des différents corps de la Fonction publique. C’est semble-t-il la seule méthode qu’a trouvée le gouvernement pour tenter de juguler la pression sociale dans un contexte international marqué par les révoltes dites arabes. Le FMI avait du reste souhaité voir le gouvernement «rationaliser» la dépense et l’orienter vers les secteurs productifs de l’économie. Le ministre du Travail, Tayeb Louh qui s’exprimait dernièrement sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, a estimé le niveau de l’inflation entre 3 et 4,3 %. A ses yeux l’augmentation de l’offre et le soutien de l’Etat des biens de consommation sont à l’origine de ce maintien du taux d’inflation. Dans son rapport sur la pénurie et la flambée des prix des produits de large consommation, ayant entraîné les émeutes de janvier 2011 la commission d’enquête parlementaire de l’APN avait pointé entre autres du doigt la concurrence déloyale, l’informel et la politique de soutien aux produits de large consommation. Les mêmes causes, générant les mêmes effets, rien aujourd’hui n’indique que la situation est maîtrisée puisque aucune des recommandations préconisées par la commission parlementaire n’a été mise en application, soit faute de temps, soit faute de volonté. Selon l’Office national des statistiques (ONS), le taux d’inflation a connu une hausse en août dernier. Le rythme d’inflation annuel a été déterminé à 3,6% en juillet 2010 contre 3,5 en juin 2011. Mais on saura dans les prochaines semaines si les mesures prises pour mettre fin à l’inflation sont bonnes ou pas.

Par : LARBI GRAÏNE