Perpétuité pour neuf des 24 Sahraouis de GDEIM izik,Mohammed VI « assassine » la paix

Perpétuité pour neuf des 24 Sahraouis de GDEIM izik,Mohammed VI « assassine » la paix
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Le pouvoir marocain n’a pas bonne presse en matière de respect des droits de l’homme

Les militants sahraouis qui comparaissaient devant le tribunal militaire de Rabat depuis le 8 février, ont écopé de peines allant de 2 ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité.

Le souverain marocain qui a juré de ne pas «céder un pouce du Sahara» a décidé de bâillonner la voix au peuple sahraoui. Mohammed VI «assassine la paix». Rabat est désormais dans l’oeil du cyclone. Il faut s’attendre à un déluge de feu contre le pouvoir marocain qui n’a déjà pas bonne presse en matière de respect des droits de l’homme de la part d’organisations (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International…) qui activent dans ce domaine.

Des manifestations à travers les territoires occupés et à travers le monde, des condamnations d’institutions internationales et de grandes capitales européennes qui avaient un oeil sur ce procès, ne sont pas non plus à écarter. «Nous suivons de très près le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis détenus à la prison de Salé.

Notre ambassade à Rabat continuera à insister auprès des autorités marocaines sur l’importance du plein respect des droits de l’homme dans le traitement de cette affaire», avait déclaré Alistair Burt, le ministre britannique délégué aux Affaires étrangères, chargé de l’Afrique du Nord. Le Parlement européen qui a reçu le prix Nobel de la paix avait adopté, le 13 décembre 2012, une résolution appelant au «respect des droits fondamentaux de la population du Sahara occidental». Dans un rapport adressé au Congrès US, le département d’Etat américain avait, de son côté, dénoncé «la situation générale des droits de l’homme dans les territoires sahraouis… la liberté d’expression et de réunion, le recours à la détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus lors des arrestations et emprisonnement». Ces grandes capitales très sourcilleuses sur le respect des droits de l’homme se tairont-elles? Certainement pas. Le pouvoir marocain a joué avec le feu. La justice marocaine a eu la main lourde. Elle doit répondre de sa sentence.

Les peines prononcées contre le groupe de militants sahraouis arrêtés suite à l’assaut lancé le 8 novembre 2010 par les forces de répression marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik à Laâyoune alors que ses occupants manifestaient pacifiquement pour faire valoir leurs droits et protester contre l’occupation marocaine, risquent d’embraser les territoires occupés du Sahara occidental. Un tel scénario compliquerait davantage une éventuelle reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc.

Un objectif auquel s’est déjà attelé Christopher Ross, l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental. Il manquait une petite étincelle pour mettre le feu aux poudres. C’est fait depuis hier. La paix a-t-elle été assassinée dans la nuit de samedi à dimanche? Le procès de Gdeim Izik, qui avait valeur de test pour juger de la qualité des discussions à venir entre Sahraouis et Marocains pour mettre fin à un conflit vieux de près de 40 ans, qui prive le peuple du Sahara occidental de décider librement de son destin, a finalement accouché des réelles intentions du Maroc.

Le royaume ne jure que par l’annexion de ce territoire. Il ne lâchera pas prise.

Le verdict du tribunal de Rabat est une réponse aux aspirations indépendantistes des Sahraouis. Rabat veut tuer toute contestation dans l’oeuf. Pas un pouce du Sahara occidental ne sera cédé. C’est ce qu’a fait entendre le souverain chérifien qui en a fait une question sacrée. Gdeim Izik laissera des traces. Il fait désormais partie intégrante de l’histoire dramatique du peuple sahraoui et de sa liberté en marche qui reste à arracher…