Elles sont le plus souvent européennes, jeunes, jolies et dans le besoin. Elles constituent des proies idéales pour les trafiquants de drogue péruviens en quête de «mules».
Pour les autorités péruviennes, le cas de deux jeunes Européennes, une Britannique et une Irlandaise, arrêtées il y a deux semaines à Lima en possession de 11 kg de cocaïne et qui risquent jusqu’à 18 ans de prison, illustre cette situation. Les deux jeunes filles ont assuré à la presse britannique avoir été contraintes de transporter les bagages sans savoir ce qu’ils contenaient. «La majorité des détenus pour trafic de drogue sont européens, surtout espagnols, sans doute en raison de la crise qui frappe leur pays », selon un responsable à l’aéroport international de Lima.
«C’est la nécessité économique qui fait que beaucoup de femmes sans emploi deviennent facilement la proie de cartels de la drogue, dans l’espoir de gagner de l’argent», estime-t-il. Il faut dire que les chiffres sont éloquents : en 2012, quelque 248 étrangers, dont 62 de nationalité espagnole ont été arrêtés à l’aéroport international de Lima, alors qu’ils tentaient de faire sortir de la drogue du pays vers l’Europe, les Etats-Unis ou l’Asie. En Espagne, les trafiquants de drogue offrent entre 5 000 et 7 000 euros par livraison. Au début de l’année, la police péruvienne a démantelé un réseau de «mules» britanniques, dirigé par Philip Austin Collins, neveu du chanteur Phil Collins.
Ce jeune homme a été arrêté à Lima et est incarcéré depuis le mois de mai. Au Pérou, ces jeunes se trouvent souvent en détresse une fois en détention. Ils sont soumis, sans posséder les codes locaux, à une promiscuité avec des criminels endurcis qui les prennent rapidement pour cible. En prison, les « mules » souffrent beaucoup car elles ne parlent pas la langue, ne bénéficient pas de soutien psychologique et côtoient toutes sortes de criminels.