Permis à points, amendes salées… ce que change la nouvelle réforme pour les automobilistes

Permis à points, amendes salées… ce que change la nouvelle réforme pour les automobilistes
Réforme du code de la route en Algérie

La réforme du code de la route se précise. Réclamée depuis des mois, elle arrive dans un contexte où la route continue d’endeuiller des familles chaque semaine.

Réuni hier sous la présidence de M. Sifi Ghrieb, le gouvernement a examiné le contenu de l’avant-projet de loi qui promet de revoir en profondeur les règles de circulation et d’imposer de nouvelles sanctions.

Il s’agit désormais de mettre un coup d’arrêt à la série noire des accidents et de restaurer l’autorité de la loi.

Une réforme dictée par l’urgence de sauver des vies

Le Premier ministère a rappelé que cette révision du code de la route s’inscrit dans les instructions du président de la République, déterminé à lutter contre « le phénomène des accidents de la route » et à protéger les vies humaines ainsi que les biens publics et privés.

Selon le Dr Mohamed Kouache, expert en sécurité routière et chercheur souvent consulté par les autorités, la priorité sera donnée à l’amélioration des comportements au volant, à travers la sensibilisation mais aussi, et surtout, par le durcissement des sanctions.

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« Il s’agira de redonner à la loi tout son caractère dissuasif », confie-t-il. Concrètement, une hausse significative des amendes est attendue, notamment pour les infractions qui causent le plus grand nombre d’accidents graves, parmi elles :

  • L’excès de vitesse.
  • Le non-respect des priorités.
  • La conduite sous influence.

Des sanctions étendues aux entreprises de transport

La réforme introduira également une nouvelle responsabilité collective. Les entreprises de transport de voyageurs et de marchandises seront désormais pleinement impliquées.

Les contrôles devraient devenir plus fréquents et « beaucoup plus stricts », avertit le Dr Kouache. Les autorités pourront retirer les licences d’exploitation aux sociétés qui ne respectent pas les règles de sécurité. Que ce soit à cause d’un :

  • Chauffeur fautif.
  • Mauvais entretien du parc roulant.
  • Recrutement non conforme.

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En d’autres termes, la réforme étend la responsabilité des accidents non plus au seul conducteur, mais à l’ensemble de la structure employeuse. Une mesure jugée nécessaire au vu de la surreprésentation des bus et camions dans les accidents mortels.

Auto-écoles, chantiers routiers : d’autres acteurs dans le viseur

Autre volet majeur, le contrôle des auto-écoles. Celles-ci devront désormais renforcer la formation, en particulier pour les permis dits « professionnels » destinés à la conduite de poids-lourds, d’autobus ou de véhicules scolaires.

« Des peines très importantes sont prévues pour les responsables d’auto-écoles qui outrepassent les règles », avertit le Dr Kouache.

La loi entend aussi responsabiliser les entreprises chargées de la construction et de l’entretien des routes. En cas de non-respect des cahiers des charges ou des normes de sécurité, leur responsabilité pourrait être engagée.

Permis à points et comportements à risque : un plan d’urgence contre le « terrorisme routier »

Le Dr Kouache rappelle avoir proposé récemment un « plan d’urgence » aux autorités pour faire face à ce qu’il qualifie de « terrorisme routier ». Parmi les pistes envisagées :

  • Le renforcement du contrôle technique des véhicules.
  • La mise en place du permis à points, jugé plus dissuasif.
  • Des mesures ciblées sur les tronçons dangereux, identifiés comme « points noirs ».
  • Une répression accrue des comportements dangereux lors des cortèges de mariages, devenus source récurrente d’accidents.

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Pour l’expert, la sensibilisation demeure nécessaire, mais « elle ne suffit plus face à certains profils de conducteurs ». Il plaide pour un dispositif de sanctions plus ferme, proportionné à la gravité des infractions et à la récidive.

En somme, cette révision du code de la route s’annonce comme la plus importante depuis plus d’une décennie. Elle ambitionne de transformer la culture routière en Algérie en misant sur la rigueur, la prévention et la responsabilité partagée.