Le père infanticide affirme : « j’ai tué le diable, pas mon fils… »

Le père infanticide affirme : « j’ai tué le diable, pas mon fils… »

La mort cruelle du petit Yazid, 2 ans, étranglé et brûlé, samedi dernier, par son propre père, continue d’alimenter les conversations non seulement des habitants du village de Guidjel, dans la wilaya de Sétif, où a été commis l’horrible infanticide mais aussi l’opinion publique nationale et même arabe. Comment ne serait-ce pas le cas? Le jeune enfant d’à peine 25 mois a été tiré de son sommeil pour que son cou soit écrasé entre les mains de son père. Ce dernier, insensible de le voir se débattre, a continué à serrer jusqu’à ce que l’enfant perde connaissance. Etait-il encore vivant lorsqu’il l’a enveloppé dans une couverture qu’il imbiba d’un produit inflammable avant d’y mettre le feu? Seule l’enquête le déterminera.

Pour le moment, ce crime horrible résulte ou de l’acte d’un psychopathe rusé, celui d’un père qui souffre de troubles bipolaires ou de celui d’un homme qui a été victime d’un moment de folie passagère. La question s’impose car la mine anéantie du père à chaque fois que les enquêteurs lui rappellent son infanticide, sème le doute. Ce dernier et tout au long des deux journées d’interrogatoires ne cessait d’affirmer: «Ce n’était pas mon fils que je brûlais, mais le diable» ou encore: «Je suis antéchrist et j’ai étranglé le diable en personne».

En est-il réellement convaincu ou cherche-t-il à simuler la folie? La question sera approfondie durant l’enquête surtout après la découverte du fait que l’accusé visitait les sites de sectes religieuses extrémistes et ceux de certains groupes sataniques, mais également après la découverte d’une vidéo de l’enfant sur le téléphone du père, prise peu avant le meurtre, et envoyée à la mère.

S’agit-il d’une vengeance morbide? En fait, le père de Yazid, un jeune très pieux et pratiquant, est entré dans un état dépressif, quelques jours avant le drame, selon des voisins. Il s’est disputé avec son épouse et cette dernière a quitté le domicile familial, ce qui l’a poussé à passer de longues heures à la mosquée, y passant même la nuit parfois, avant de se présenter chez ses beaux-parents pour tenter de convaincre sa femme de revenir. Devant le refus de cette dernière, il a demandé à avoir son fils pour toute une nuit car il lui manquait beaucoup. Yazid va quitter les bras de sa mère pour accompagner son père. Ce n’était malheureusement pas qu’un simple au- revoir.