L’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop) vient de pointer du doigt le CREDOC qui est à l’origine de cette disposition qui serait même à l’origine des pénuries fréquentes qui touchent certains médicaments.
La liste des opposants au crédit documentaire (Credoc) ne cesse, décidément, de s’élargir. Après le P-dg d’Air Algérie, dont la position exprimée, il y a juste quelques jours, a fait l’effet d’une véritable bombe, c’est au tour des opérateurs en pharmacie de monter au créneau pour décrier cette disposition introduite à la faveur de la loi de finances complémentaires (LFC) 2009.
L’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop) vient, en effet, de pointer du doigt cette disposition qui serait même à l’origine des pénuries fréquentes qui touchent certains médicaments.
« Les entreprises du secteur sont paralysées » indique d’emblée le président de l’Unop, Amar Zaidi, ajoutant que « les opérateurs du secteur, c’est-à-dire les fabricants et les importateurs, n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour importer les médicamlents et faire face à la demande du marché ».
Pour Amar Ziada, contacté hier, « aujourd’hui pour la moindre opération d’importation il faut payer trois mois à l’avance alors qu’avant l’institution du credoc les opérateurs payaient par virement libre et les fournisseurs nous accordaient trois à six mois pour payer. Or les fabricants et les importateurs, n’ont pas les moyens financiers pour cela ». « Cette pénurie est due en grande partie au credoc ».
Ce dernier, introduit donc par une disposition de la LFC 2009, contraint donc les opérateurs à assurer une provision suffisante au niveau de la banque pour toute opération d’importation. « Il faut absurdement abroger cette mesure pénalisante » a-t-il encore martelé. Mais Amar Ziada a mis aussi en exergue un autre facteur qui génère la pénurie.
« Quelquefois il y a 4 ou 5 opérateurs qui importent le même médicament et quand il y a pénurie il est difficile de trouver le vrai responsable » a- t-il affirmé en précisant qu’ « il faut réguler le marché en responsabilisant un seul importateur ». Le président de l’Unop, catégorique, avoue que le Credoc a pénalisé tous les opérateurs qu’ils soient publics ou privés.
Il citera à ce propos, l’entreprise Saidal, dont le chiffre d’affaires est de 10 milliards de dinars, et à qui il faut au moins 5 milliards pour pouvoir fonctionner normalement et importer ce dont elle a besoin. Notre interlocuteur soutient que l’Unop a, au lendemain de la promulgation de la LFC 2009, interpellé les pouvoirs publics à propos de cette disposition, « mais en vain puisque nos doléances n’ont trouvé aucun écho ».
Car pour lui, « il n’est pas normal de vouloir faire des économies sur le médicament, tant il y va de a santé des Algériens, alors que par ailleurs le marché national regorge de produits importés à l’exemple des oranges, des pommes ou du kiwi ».
Il faut dire que, cycliquement, il y a des ruptures de stocks et de nombreux médicamlents arrivent à manquer sur les étals des pharmacies. Les plus touchés sont souvent les malades souffrant de certaines maladies chroniques. Mais face à ces insistantes demandes d’annuler le Credoc, le gouvernement s’est montré inflexible.
Tout dernièrement le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué que l’annulation de cette disposition n’a jamais été à l’ordre du jour, comme cela s’est confirmé avec la LFC 2010, qui sera adoptée dans quelques semaines par le Conseil des ministres.
Amine Salama