L’Algérie renforce la traçabilité du médicament : vers une distribution 100 % contrôlée

L’Algérie renforce la traçabilité du médicament : vers une distribution 100 % contrôlée
pharmacie algerie

La distribution pharmaceutique a été placée au centre du débat lors du 4ᵉ journée d’étude annuelle de l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (ADPA), tenue jeudi à Alger. L’événement, organisé en partenariat avec les syndicats professionnels et le ministère de l’Industrie pharmaceutique, a mis en avant le rôle stratégique du secteur dans la solidité de la chaîne sanitaire nationale.

Le président de l’association, Maamar Chemlel, a souligné que cette édition a réuni non seulement les distributeurs, mais aussi les acteurs de la chaîne du froid, de la logistique et de la numérisation, afin d’offrir « une approche plus globale et intégrée du management pharmaceutique ».

Les échanges ont porté sur les enjeux de qualité, de traçabilité et de qualification logistique, considérés comme des leviers essentiels pour garantir la sécurité et l’efficacité des médicaments.

Vers une meilleure traçabilité et un contrôle renforcé

Dans son allocution d’ouverture, Reda Belkacemi, représentant du ministère de l’Industrie pharmaceutique, a insisté sur « le respect rigoureux des normes de stockage et de manipulation des médicaments », en particulier pour les produits sensibles. Il a rappelé que les directives du président de la République sur la disponibilité des produits pharmaceutiques « restent une priorité absolue » du secteur.

Le directeur de la chaîne de traçabilité et des données pharmaceutiques, Mehdi Amrouni, a présenté les avancées dans la mise en œuvre du code Data Matrix, un système de suivi numérique qui permet d’identifier chaque boîte de médicament grâce à un code unique contenant le numéro de lot, la date de péremption, le numéro de série et parfois l’origine du fabricant. Ce dispositif renforce la lutte contre la contrefaçon, facilite la gestion des stocks et permet une traçabilité complète du produit, du laboratoire jusqu’à la pharmacie.

Selon M. Amrouni, le ministère œuvre à généraliser le marquage des boîtes de médicaments, à l’image du secteur agroalimentaire, et prépare un cadre légal harmonisant l’usage des codes-barres avec les standards internationaux.

Modernisation, numérisation et encadrement éthique

Lors de cette rencontre, Amar Tibourtine, membre de l’ADPA, a dressé un état des lieux du secteur : sur 400 autorisations délivrées, seules 250 entreprises sont actuellement actives. Il a mis en avant les efforts déployés pour améliorer la qualité du service, notamment pour les produits nécessitant un strict contrôle de température. La numérisation des procédures, avec la généralisation des commandes électroniques et la gestion documentaire dématérialisée, a permis un gain notable d’efficacité.

Des investissements ont également été réalisés dans le traitement de l’air et la sécurisation des entrepôts, garantissant la préservation des médicaments distribués sur l’ensemble du territoire national.

Pour sa part, Noureddine Metoui, président du Conseil national de déontologie de la profession de pharmacien, a rappelé que la distribution pharmaceutique « fait partie intégrante de la santé publique et ne doit pas être réduite à une simple activité commerciale ». Il a plaidé pour un meilleur encadrement de la gestion des substances psychotropes, à travers un guide national de bonnes pratiques, une plateforme numérique centralisée et un suivi comptable interne renforcé.

M. Metoui a conclu en appelant à la création de modules de formation continue, d’outils d’enseignement numérique accrédités, et à une coopération accrue avec les autorités judiciaires pour garantir un contrôle externe constant et transparent.

Coordination intersectorielle pour la maintenance des équipements médicaux vitaux

En marge de cet événement, un réunion de coordination a été tenue entre les ministères de la Santé, de l’Industrie pharmaceutique et du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, consacrée à la maintenance des équipements médicaux vitaux dans les hôpitaux publics. Selon le communiqué du ministère de la Santé, cette rencontre visait à trouver des solutions rapides aux pannes affectant certains dispositifs médicaux sensibles, notamment les accélérateurs linéaires de radiothérapie.

Les trois départements ministériels ont convenu d’une série de mesures urgentes pour assurer la remise en service rapide de ces équipements, essentiels à la continuité des traitements pour les patients atteints de cancer.

Le ministère de la Santé a affirmé mobiliser tous les moyens techniques et humains nécessaires afin de garantir la continuité des soins et la sécurité des patients dans les meilleures conditions possibles.