Ahmed Ouyahia présidera, demain, une importante réunion d’un comité interministériel qui sera consacrée aux pénuries persistantes de médicaments sur le marché national. C’est ce que nous confie une source proche du gouvernement.
«Le gouvernement adoptera, à l’occasion, un programme d’urgence pour mettre fin à cette situation», nous précise notre source. Prendront part à ce CIM, outre le Premier ministre et le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le ministre des Finances, le ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l’investissement ainsi que les responsables de toutes les structures concernées comme la Pharmacie centrale des hôpitaux, Saidal, etc. Cette réunion restreinte du gouvernement «examinera à la loupe cet épineux problème qui pèse sur le secteur depuis des années, malgré les efforts colossaux consentis par l’Etat». Plus de 2 milliards de dollars sont, en fait, consacrés annuellement par l’Algérie pour l’importation du médicament, l’une des factures les plus élevée dans le monde. N’empêche, les Algériens souffrent toujours de pénuries de ce produit de première nécessité. Le ministre de la Santé a, à plusieurs reprises, évoqué publiquement l’existence de puissants lobbies, qui font la pluie et le beau temps dans ce secteur aux ramifications y compris dans des rouages de l’administration. «Les pénuries sont organisées et planifiées», avait même lancé Djamel Ould Abbès sur les ondes de la Radio nationale. D’ailleurs, nous confie encore notre source, la réunion de jeudi, «outre qu’elle procédera au lancement d’un programme spécial d’urgence, avec le déblocage des fonds nécessaires à l’importation immédiate des médicaments manquant sur le marché, se penchera sur un exposé du ministre de la Santé qui présentera, à l’occasion, les résultats d’une enquête confidentielle menée par les services du ministère sur cette affaire des pénuries». Il faut dire que les pratiques découvertes par l’enquête, selon notre source, et auxquelles ont recours certains importateurs «relèvent du pénal». Des surfacturations astronomiques de certains produits, «jusqu’à dix fois leurs prix réels sur le marché international, parfois des pots-de-vin, etc» sont autant de fléaux qui gangrènent cette activité. Des pratiques maffieuses qui font saigner à la fois le Trésor public et la poche du citoyen et qui mettent en péril la santé publique de manière générale.
K. A.
