Pénurie du médicament,Ould Abbès se fixe un mois de délai

Pénurie du médicament,Ould Abbès se fixe un mois de délai

Tout en affirmant sa détermination à combattre la corruption dans son secteur, le ministre de la santé Djamel Ould Abbès s’est fixé un délai d’un mois, d’ici à fin avril, pour mettre fin à la pénurie du médicament.

Les dysfonctionnements et les retards dans la prise en charge de certaines préoccupations coûtent souvent plus cher et ont des suites dramatiques, si elles ne sont pas prises en charge dans le temps, certains «problèmes» exigent plus de rapidité et de conscience dans la gestion et dans le rétablissement des choses, comme c’est le cas de la pénurie de certains médicaments. Dans un récent rapport établi par le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, Maître Farouk Ksentini a jugé la pénurie du médicament «incompréhensible». Il souligne notamment, dans son rapport qui devrait être transmis au chef de l’Etat, que les enquêteurs ont été alertés d’une manière conséquente sur le problème du traitement des cancéreux et des soins que nécessite leur état ainsi que la non-prise en charge de nombreux malades. La même source notera que la pénurie de certains médicaments «relève d’un problème qu’il faut maîtriser et sur lequel il faut réfléchir.» Cette «incompréhension» ne figure pas dans les propos du premier responsable de la santé, lequel semble avoir trouvé enfin les solutions à ce problème qui n’a que trop duré. A son ordre de jour, Djamel Ould Abbès s’est fixé un défi, celui de remédier aux pénuries du médicament dans un délai d’un mois. S’exprimant, jeudi, en marge d’une séance du Conseil de la nation, il déclare que le problème de la pénurie de certains médicaments et réactifs sera réglé fin avril prochain grâce aux marchés de gré à gré que la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) conclura avec les laboratoires. La nouvelle loi régissant la PCH lui permet de conclure des marchés de gré à gré avec les laboratoires, a-t-il précisé. Le ministre de la Santé, dira en outre, qu’il a contacté les laboratoires producteurs de ces médicaments et recourra à son budget consacré aux médicaments pour assurer la disponibilité de ces produits vitaux, qualifiant le non-respect, par les importateurs, des programmes signés avec le ministère le 15 novembre 2011 de «crime» à l’encontre des malades. Le ministre a affirmé avoir chargé 30 inspecteurs d’enquêter sur les distributeurs dont certains, a-t-il déclaré, «stockent les médicaments dans l’attente de leur rareté sur le marché ou d’une forte demande» attirés, en cela, selon lui, par l’appât du gain au détriment du malade. Quant aux directeurs généraux qui n’ont pas présenté, en temps voulu, les prévisions sur les besoins de leur établissement en médicaments, M. Ould Abbès a indiqué que 46 d’entre eux ont été «momentanément suspendus». Un directeur incapable d’élaborer des prévisions sur les besoins de son établissement en médicaments doit «quitter le secteur de la santé et ne pas priver le malade du droit aux soins», a-t-il fait remarquer. Décidément, le ministre sort «innocent» et ne se reproche rien dans la gestion de l’importation et la distribution des médicaments !

Les interventions tardives des associations

Connues pour leurs sorties occasionnelles et protocolaires, le poids des associations algériennes a rarement l’effet de la participation à apporter le changement ou l’aide pour les franges de la société qui sont censées défendre ou protéger. Après un silence presque unanime, mises à part quelques associations qui font l’exception, la pénurie du médicament n’a pas été dénoncée par les associations.

Il a fallu que le ministre déclare la «guerre» aux criminels qui sont derrière cette pénurie, importateurs et directeurs d’hôpitaux, entre autres, pour que les associations se situent par rapport à ce problème et dire qu’«il y a le feu en la demeure». Pourquoi donc ces partenaires des malades ne sont-ils sortis de leur mutisme qu’une fois le premier responsable de la santé a décidé de remédier à cette crise.

Il ne s’agit pas d’une coïncidence pour que les deux parties s’expriment et dénoncent de la même manière, mais «mieux vaut tard que jamais» diront certains.

Pour sa part, le président de l’Association nationale des laboratoires d’analyses médicales a déploré l’importation par certains laboratoires de réactifs de mauvaise qualité qui, en faussant les résultats, sont à l’origine de plusieurs complications. Le ministre de la Santé a salué l’apport des associations qu’il juge comme «partenaire important» contribuant à dévoiler ce genre de dysfonctionnements, assurant que l’organisation du secteur privé sera prise en charge dans les prochains jours… Wait and see.

Y.A.