Pénurie des produits de large consommation,L’enquête parlementaire piétine

Pénurie des produits de large consommation,L’enquête parlementaire piétine

Installée mercredi 27 avril 2011, la commission d’enquête sur la rareté de certains produits alimentaires de large consommation continue ses séries d’auditions des membres du gouvernement. Ainsi, hier c’était au tour du ministre des Transports, Amar Tou, et le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci.

Dans l’agenda de cette commission initiée par le FLN, sont inscrits aussi le ministre de la Prospective et des Statistiques, Abdelhamid Temmar, et le ministre de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Mohamed Benmerradi, tous deux seront auditionnés aujourd’hui. Donc, en tout, cette commission a écouté six membres du gouvernement Ouyahia mais dans les communiqués rendus publics, l’implication des uns et des autres dans cette pénurie des produits de large consommation n’est pas définie. Alors à quoi sert une telle commission, si elle n’aboutit pas, par exemple, a dévoilé les failles de gestion du gouvernement qui est le premier responsable régulateur du marché national, sachant que le Parlement a la prérogative de contrôler le travail du gouvernement à travers plusieurs mécanismes, notamment, la mise en place des commissions d’enquête. Il est à souligner que cette commission est une initiative du Front de libération nationale (FLN) qui détient le plus grand nombre de députés à l’APN. La validation facile de cette proposition par le bureau de Ziari avait laissé certains poser beaucoup de questions, notamment sur les vraies motivations d’une telle initiative, alors qu’il y a eu d’autres qui ont été rejetées, notamment celle relative aux émeutes de janvier. Toutefois, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, était le premier membre du gouvernement qui s’est exprimé face à la commission d’enquête parlementaire sur «la politique du gouvernement concernant la subvention des prix du lait ainsi que les perturbations ayant marqué le marché national». Ce ministre a été suivi par son collègue, celui du Commerce, Mustapha Benbada qui a été interrogé sur «les causes du manque et de la hausse des prix de certains produits alimentaires». La commission a entendu les explications du ministre sur «les mesures prises pour le règlement des dysfonctionnements qu’a connus le marché national et leur impact sur le pouvoir d’achat des citoyens».

En outre, il a été «évoqué les besoins nationaux, la production, l’importation, le niveau du stock de produits alimentaires de large consommation ainsi que l’identification des opérateurs économiques activant dans ce domaine». Enfin, les deux partis ont abordé, «la situation du Conseil de la concurrence, la politique future du gouvernement en matière de sécurité alimentaire ainsi que la capacité du Trésor à prendre en charge le soutien des prix de ces produits».

Mercredi dernier, c’était au tour de ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a été auditionné sur «les facteurs exogènes et endogènes ayant engendré la rareté et la hausse des prix de certains produits alimentaires de large consommation».

Il est à rappeler que lors de la cérémonie de l’installation de cette commission, le président de l’APN avait exhorté ses membres «à œuvrer en toute objectivité et loin de tout préjugé».

Ainsi, cette enquête de l’APN n’a pas un caractère administratif, judiciaire, qui conduira à la désignation de coupables à sanctionner alors qu’on dit que «l’APN est dans son rôle en exerçant une mission de contrôle sur un thème qui concerne en premier lieu le citoyen».

Nacera Chenafi