La pénurie des médicaments constamment signalée un peu partout à travers le pays fait parler les politiques. Hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) s’est longuement attardée sur le sujet.
D’emblée, Louisa Hanoune a appelé le gouvernement à sévir afin de mettre fin à cet état de fait qui «n’a que trop duré». Pour cela, elle plaidera pour la mise en place d’une commission d’enquête sur cette affaire qui a «atteint des proportions alarmantes». Elle dit ne pas comprendre la volte-face du ministre de la Santé. «Après avoir imputé la responsabilité aux lobbies les accusant d’être derrière cette pénurie, ce qui est tout à fait juste, M. Ould Abbès semble faire machine arrière en soulignant récemment que le problème est d’ordre organisationnel dû à la défaillance de la chaîne de distribution», a-t-elle souligné. Et de s’interroger sur d’éventuelles pressions que le ministre aurait subies. Pour un mettre un terme à ce problème, la SG du PT préconise l’ouverture des magasins de l’entreprise nationale de distribution de médicaments (Endimed).
Sur le volet politique, Mme Hanoune a estimé nécessaire l’ouverture d’un débat politique sur la mise en place d’une Assemblée constituante. Celle-ci est «la condition sine qua non pour l’instauration d’un Etat du droit». Quant à l’Assemblée actuelle, l’oratrice n’a pas changé de position la qualifiant, tout bonnement, de caduque «incompatible avec la situation actuelle et ses exigences ».
Pour ce qui est des élections législatives et locales qui se profilent à l’horizon, Louisa Hanoune a affirmé que ces échéances ne sont pas la priorité du moment pour le parti. Pour elle, la priorité réside dans la révision de la Constitution qui aura à définir le système politique à adopter. Il est à noter que toutes ces questions et bien d’autres seront largement abordées lors de l’université d’été du PT prévue les 25, 26 et 27 du mois courant à Alger.
CHARGE CONTRE BENBADA ET TAYEB LOUH
La politique sociale suivie jusque-là par le gouvernement a prouvé son incapacité sur le terrain, indique Louisa Hanoune. Selon elle, pas moins de 25% d’Algériens vivent au dessous du seuil de pauvreté. « Chose inacceptable pour un pays dont les réserves de change ont atteint 150 milliards de dollars», a-t-elle lancé. Elle dénonce alors «la politique de l’autruche » pratiquée par les pouvoirs publics sur ce sujet et demande l’ouverture d’un débat public. La SG du PT n’a pas manqué de qualifier de mépris le contenu du couffin du ramadhan, estimant que cette politique, qui a tendance à devenir un rituel, est à la fois «affreuse et honteuse». Pour elle, il est préférable de procéder à l’ouverture des entreprises fermées pour permettre la création d’emplois.
La tenue de la tripartie en septembre prochain, est une chance, soutient Louisa Hanoune, pour dégager une réforme sociale globale qui aura à consacrer une véritable échelle de valeur concernant la politique salariale à suivre.