Pénurie d’eau à Bouira, les robinets à sec à Ahl El Ksar

Pénurie d’eau à Bouira, les robinets à sec à Ahl El Ksar

Qu’attendent les autorités pour effectuer le transfert depuis le grand barrage de Tilesdit, situé à moins d’une dizaine de kilomètres?

La commune d’Ahl El Ksar, relevant de la daïra de Bechloul a vécu trois semaines de blocage sans qu’aucune autorité n’ose faire un geste pour débloquer la situation. Les citoyens ont recouru à la fermeture du siège de l’Assemblée populaire communale pour faire entendre leurs multiples préoccupations.

L’eau, les routes, l’emploi… sont les principales revendications soulevées par la population. Pour se dérober, l’administration avance l’argument des congés et l’absence des principaux responsables. S’agissant de l’eau potable, il faut préciser que depuis trois années et à chaque visite, les responsables promettent d’assurer l’eau dans les robinets dans le cadre d’un transfert depuis le grand barrage de Tilesdit, situé à moins d’une dizaine de kilomètres.

Cette promesse est à chaque fois différée à une date ultérieure au prétexte que les travaux en cours accusent des retards en raison d’oppositions au passage des conduites. Depuis le temps la situation persiste au grand dam des citoyens qui recherchent le produit vital ailleurs en recourant au citernage et, à des coûts exorbitants. Cette situation fait perdre la crédibilité des pouvoirs publics aux yeux des citoyens qui ne croient plus en les promesses des responsables.

L’autre grand problème concerne les liaisons routières vers quelques hameaux situés en périphérie du chef-lieu de la commune.

Les habitants exigent la modernisation des pistes qui restent impraticables hiver comme été. Là aussi, l’argument de l’administration reste léger. A chaque revendication, on assure que les projets sont inscrits et demeurent des priorités quand le citoyen subit les aléas de la nature et éprouve les pires difficultés à rallier l’agglomération. «Nous sommes contraints d’évacuer nos malades dans des tracteurs», nous confiera un habitant de Watouf, un village à quelques encablures de la commune.

Le manque d’opportunité de travail, l’oisiveté, l’inexistence d’activités sportives, si on excepte l’équipe de football, et de structures d’accueil sont à l’origine de la prolifération des fléaux sociaux comme la consommation des stupéfiants, les vols et la délinquance. Un autre casse-tête qui vient s’ajouter aux nombreux autres pénalisant les habitants de cette commune: le manque de transport. Pour se rendre à Bouira, il est préférable de se lever tôt.

Les gens épuisés, avant de gagner une place doivent se lancer dans une rude bousculade. Et pour se rendre à partir du chef-lieu de la commune vers les autres villages, c’est là que réside le véritable cauchemar. Car, aucune ligne n’est mise en place pour assurer le déplacement des gens à travers la région. Ces derniers se déplacent jusqu’à Bouira pour ensuite prendre un autre bus. Cette dégradation de la vie au quotidien, l’absence d’une oreille attentive, sont les deux principaux facteurs qui ont poussé la population à radicaliser sa position et à recourir à ces actions de rue, pense un citoyen de la région.

Tout en reconnaissant les efforts faits en matière de gaz naturel pour le chef-lieu de la commune, les citoyens exigent l’extension des réseaux aux autres zones habitées depuis la nuit des temps autour de la ville. Pour permettre à la région de bénéficier du développement, les habitants revendiquent son classement dans la bande des Hauts-Plateaux.

«Notre commune est située géographiquement sur cette zone qui a bénéficié de programmes spéciaux. Mesdour, Bordj Okhriss sont situées sur le même plateau que notre commune. Seule son intégration permettra un réel essor», nous confiera un élu APW de la commune. L’appel est clair, net et précis.