Un comité technique national pluridisciplinaire des vaccinations sera mis en place pour optimiser le futur calendrier national de vaccination.
Les types de vaccins utilisés en Algérie sont limités. Mis à part les vaccins ordinaires, les autres luttant contre les maladies infectieuses ne sont pas du tout introduits. De nombreux professeurs ont relevé l’insuffisance, voire l’absence des vaccins contre les différentes infections. Pour des raisons financières, le département de la santé n’a pas introduit ces vaccins dans le système de santé. Intervenant lors d’une journée parlementaire tenue hier sous le thème «Optimisation du calendrier vaccinal national», de nombreux professeurs étaient unanimes sur la nécessité de développer le calendrier vaccinal en Algérie. Ainsi, le Pr Laraba a soutenu que le programme élargi de vaccination (PEV) a contribué à la réduction de près de 50% de la mortalité infantile qui est aujourd’hui de 23,4% en diminuant l’incidence des maladies prévenues par la vaccination. Afin de maintenir les avancées obtenues par ce programme, le professeur a indiqué qu’il est fondamental d’obtenir et de maintenir une couverture élevée des vaccinations systématiques qui soit supérieure à 95% aussi bien au niveau national qu’au niveau régional afin d’éviter des disparités régionales ou occulter des groupes sous-vaccinés. «Il faut éviter la pénurie des vaccins», a-t-il insisté précisant que toute baisse de la couverture vaccinale est suivie d’épidémies. «Malgré les taux de vaccination appréciables, nous n’avons pas encore obtenu la certification de l’éradication de la poliomyélite et nous n’avons pas réussi à obtenir l’élimination de la rougeole», a-t-il souligné. A ce titre, le professeur a énuméré les différents vaccins qui existent dans le monde et qui sont introduits dans les pays voisins.
Il s’agit entre autres du vaccin contre le pneumocoque, bactérie responsable de la méningite, du vaccin anti-coquelucheux indispensable pour les enfants de plus de 5 ans, le vaccin anti-polio injectable, indispensable lors de la phase finale d’éradication de la poliomyélite. Vu le coût élevé de ces vaccins, l’Algérie a temporisé leur introduction dans le système de santé. Le Pr Laraba reconnaît que l’introduction d’un nouveau vaccin pourrait multiplier par 2 ou 3 le coût de la prévention par enfant mais ceci, estime-t-il, ne doit pas constituer un obstacle dans l’intérêt de la santé publique de nos enfants. Par ailleurs, la Société algérienne de pédiatrie propose de mettre en place un comité technique national pluridisciplinaire des vaccinations. Ce comité sera composé de pédiatres, infectiologues, épidémiologistes, microbiologistes, de représentant de l’Institut national de santé publique et de la direction de la prévention du ministère de la Santé.
Il aura pour mission d’optimiser le futur calendrier national de vaccination et d’adopter ou non des nouveaux vaccins en tenant compte de l’épidémiologie, des données de surveillance des vaccins et des recommandations de l’OMS en matière de d’élimination des maladies.
Il y a lieu rappeler que le système de santé algérien va fêter dans quelques jours sa cinquantième année. Cet anniversaire sera l’occasion de faire le point sur le système de santé, ses avancées et ses insuffisances.