Pénurie de médicaments,Diabétique cherche désespérément Metformine

Pénurie de médicaments,Diabétique cherche désespérément Metformine

Décidément, le ministère de la Santé peine à remédier à la crise du médicament qui frappe son secteur depuis longtemps, au grand désespoir des malades livrés à eux-mêmes et parfois même en danger de mort.

Tant que les réponses et les solutions font défaut, on ne rappellera jamais assez le désarroi des malades qui souffrent et de la maladie et de l’indisponibilité de médicaments. Les souffrances des malades chroniques tels que les cancéreux, diabétiques, asthmatiques ainsi que les inquiétudes de plusieurs autres patients concernent la rupture des stocks de médicaments. Une virée dans quelques pharmacies algéroises fait ressortir le désarroi des clients qui ne trouvent pas leurs remèdes. Interrogés, les pharmaciens soulignent la «persistance» de la pénurie depuis plusieurs mois et évoquent une «véritable crise du médicament qui met en danger la vie de plusieurs malades». Tandis que certains affichent des réserves au sujet de l’origine de ces ruptures répétitives, d’autres soulignent que les grossistes sont derrière la pénurie. certains pharmaciens nous ont indiqué que «le marché du médicament subit le diktat des contrebandes». Quelles contrebandes ? Une jeune pharmacienne nous parlera des «médicaments du cabas» qui proviendraient des frontières. «Il y a des médicaments introuvables chez nous, mais que vous pouvez trouvez chez d’autres pharmaciens sans vignette et avec des prix largement plus élevés», enchérit-elle. Bien que cette approche mérite une enquête sérieuse pour déterminer si effectivement les médicaments sont importés dans des cabas comme d’autres commerces de fraude et de contrefaçon, cette piste demeure de toute manière maigre pour justifier les pénuries de médicaments. Par ailleurs, même si ce marché connaît bel et bien une modique spéculation, des questions restent posées quant à la gestion et la distribution des médicaments dans les officines et les hôpitaux. Les assurances et le niet du premier responsable de la Santé ne pourront que rendre plus complexe et plus dramatique la question du médicament. Par ailleurs, il convient de souligner que ce ne sont pas seulement les médicaments d’importation qui manquent dans le marché, mais même des produits locaux, comme l’expliquent les pharmaciens. Ils citent comme exemple l’insuline en flacon du groupe pharmaceutique Saidal. En effet, la hausse de la facture d’importation des médicaments durant l’année 2011 nous amène à nous interroger sur le pourquoi et le comment de cette crise. Si l’Algérie importe suffisamment ses besoins en médicaments, pourquoi les pharmacies n’en disposent-ils pas ? Les réponses sont différentes et insuffisantes pour comprendre ce qui ne va pas dans ce secteur. Les syndicats des pharmaciens privés pointent du doigt la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), laquelle «est accusée d’être à l’origine de cette pénurie ainsi que le manque d’approvisionnement». S’agissant des médicaments anticancéreux, le Réseau des libertés et de la dignité (RDLD) dénonce pour sa part, à l’appui d’une enquête réalisée en collaboration avec les spécialistes, une guerre de clans. et d’expliquer que «la pénurie de médicaments destinés aux malades cancéreux est accentuée par le bras de fer entre le Premier ministre et le ministre de la Santé, qui ne veulent pas dépasser leur différend et s’adonnent à une guerre qui ne dit pas son nom, bloquant ainsi toute issue pour atténuer les souffrances des cancéreux…». D’autres malades chroniques partagent cette amère réalité. Les diabétiques cherchent désespérément Metformine, idem pour les asthmatique qui font le parcours le parcours du combattant pour trouver la Ventoline… En attendant que tous les malades aient le droit d’«acheter un médicament» et que les clans du marché fassent la paix.

Y.A.