Morosité sociale qui accapare et rythme le quotidien des Algériens. Flambée des prix de l’huile, du sucre, des céréales, des médicaments…
Après avoir présenté une plate-forme de 50 propositions pour sortir l’économie algérienne de sa dépendance par rapport aux hydrocarbures, le FCE revient à la charge avec une série de mesures pour booster la production nationale.
La mise en oeuvre d’une économie productrice de richesses est un «iceberg» sur lequel tous les exécutifs
qui se sont succédé depuis l’Indépendance se sont cassé les dents. Un naufrage. Le patronat leur fait aujourd’hui la leçon. Pour éviter la noyade.
Le prochain gouvernement est pratiquement mis au pied du mur. La confortable situation financière dont jouit le pays n’est due qu’aux prix élevés des cours du pétrole. Certains voyants sont pourtant au rouge: explosion de la facture des importations, flambée des prix des produits de large consommation, pénurie de médicaments… Des signes qui ne démentent pas l’existence d’une fracture sociale dont les conséquences pourraient ne pas être maitrisées. Il y a urgence. Il faut remettre de l’ordre dans la maison.
L’Algérie a sans doute besoin de têtes pensantes et d’hommes qui osent pour sortir son économie du marasme dans lequel elle se trouve et qui fait surtout la part belle au secteur de l’informel et des spéculateurs qui font la pluie et le beau temps sur les prix de certains produits de consommation de base à l’instar de la pomme de terre qui tend à se transformer en «traumatisme» pour le commun des Algériens.
Détient-elle l’oiseau rare en la personne de Réda Hamiani? Le patron du Forum des chefs d’entreprise, qui s’exprime au nom de l’association qu’il préside, a en tous les cas au moins le mérite de faire des propositions en ces temps de morosité sociale qui accapare et rythme le quotidien des Algériens.
Flambée des prix des fruits et légumes, du poisson en général, de la sardine en particulier, des prix élevés de l’huile, du sucre, des céréales, des médicaments… Le patron du Forum des chefs d’entreprise n’a probablement pas de baguette magique pour y remédier. Il assure cependant que la situation peut s’améliorer. Cette crise qui ne dit pas son nom sera-t-elle jugulée? Les producteurs des secteurs concernés (lait, céréales…) sont apparemment prêts à jouer le jeu. «Nous allons nous réunir avec les producteurs de médicaments qui sont prêts à s’engager pour faire passer la couverture des besoins locaux de médicaments de 25% actuellement à 70%.
Pour peu que certaines contraintes soient levées», a confié le président du FCE lors d’une conférence de presse qu’il a tenue le 2 avril, au siège de l’organisation à Chéraga (Alger), dans une déclaration répercutée par TSA. Le patronat ne compte pas rester les bras croisés pendant la campagne électorale qui doit débuter dans une dizaine de jours. Il prévoit une réunion avec les responsables des formations politiques.
Que leur proposera-t-il? Sortir l’économie nationale de son extrême dépendance par rapport à ses exportations en hydrocarbures qui lui assurent plus de 98% de ses recettes en devises, nous souligne-t-il. Réda Hamiani confirme donc l’information qu’il avait livrée le 15 mars dernier. «Nous allons questionner les partis sur le contenu de leurs programmes économiques de façon à ce qu’un débat s’instaure et qu’il soit réellement imprégné de notre réalité économique et de nos propositions…Nous souhaitons les écouter tous pour nous enquérir de leur conception de l’économie et surtout du contenu de leurs programmes puisqu’ils vont être appelés à siéger au Parlement», a déclaré sur les ondes de la Radio nationale, le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE). Il avait aussi annoncé qu’un débat, auquel seront associés les partis politiques, sur les questions économiques, devrait être engagé au mois d’avril.
Une initiative qui aurait séduit le Premier ministre Ahmed Ouyahia. «On a reçu une lettre très chaleureuse de la part du Premier ministre» a indiqué le conférencier. Ira-t-on vers un pacte économique et social qui réponde aux attentes des Algériens? La question est posée. Si tel est le cas cela contribuerait, très probablement, à réconcilier les citoyens avec ceux qui sollicitent, avec insistance, leurs suffrages… M. T.