«46 directeurs d’hôpitaux sont suspendus provisoirement de leurs fonctions pour ne pas avoir présenté leurs demandes en matière de médicaments pour l’année 2012.»
Les opérateurs qui ne donneront pas leur le programme d’importation de médicaments inscrit dans les cahiers des charges d’ici le 20 avril prochain seront sanctionnés définitivement par le retrait de leur agrément d’importation. C’est ce qu’a déclaré hier à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, lors d’une conférence de presse organisée à son siège, à l’issue de sa rencontre avec les importateurs. M. Ould Abbès a expliqué qu’« après avoir mené une enquête au niveau des hôpitaux et des pharmacies, parmi les 2.966 enregistrés pour l’importation de l’année en cours, seul 617 ont été importés soit juste 20% du programme d’importation établi.» Il a indiqué que «pour la première fois son secteur a donné des programmes d’importation de médicaments le 15 novembre 2011, où il a établi des contrats avec un délai de trois mois.» Le ministre a promis d’importer les médicaments manquants, même si les importateurs ne respectent pas leurs engagements. «J’ai chargé la Pharmacie Centrale des Hôpitaux et le ministère, cette année, d’importer les médicaments directement des producteurs sans passer par l’enregistrement afin que tous les médicaments soient disponibles le mois d’avril prochain», a-t-il assuré. Par ailleurs, il a déclaré que «sur 600 directeurs d’hôpitaux publics, 46 sont suspendus, provisoirement, de leurs fonctions pour ne pas avoir présenté leurs demandes en matière de médicaments pour l’année 2012.» Selon lui, cette décision a pris effet à compter d’hier. «La récréation est terminée et le ministère n’a que faire de ceux qui ne font pas leur travail», a indiqué M. Ould Abbès avant d’ajouter « la non-présentation des prévisions relatives aux médicaments dont ont besoin les hôpitaux est l’une des causes de la pénurie de médicaments.» Le ministre n’a pas manqué d’avancer des chiffres concernant la prise en charge du citoyen en matière de santé. « 404 milliards de DA ont été consacré par l’Etat pour le secteur de la santé cette année. 30 milliards de DA pour effacer les dettes de la PCH», a annoncé M. Ould Abbès, avant d’ajouter « rien que pour le cancer on a déboursé une enveloppe de 10 milliards de DA l’année dernière, cette année on a décidé de consacré un budget de 21 milliards.» Selon lui, le but de son secteur est d’élever la production nationale de médicament de 70%.
S’agissant de la surfacturation des médicaments, M. Ould Abbès a souligné que 38 médicaments sont surfacturés. Le coût réel de ces produits ayant ainsi été augmenté de 94 millions de dollars supplémentaires en 2011, à 153 millions de dollars en 2012. «Le fait de dévoiler ces chiffres, va inciter certaines parties à agir, car cela touche des intérêts connus», a souligné le ministre qui dit assumer la responsabilité de ces déclarations. «Lutter contre la surfacturation c’est lutter contre la corruption et la fraude», a conclu le ministre.
Wassila Benhamed
Praticiens spécialistes de santé publique : Des retenues sur salaires en cas de grève
Des retenues sur salaires seront décidées à l’encontre des praticiens spécialistes de santé publique menaçant de déclencher une grève illimitée à compter du 1er avril, a indiqué hier à Alger, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès. « Une instruction a été donnée pour procéder aux ponctions sur les salaires des praticiens spécialistes au cas où ils entament une grève illimitée début avril », a souligné le ministre lors d’une conférence de presse animée au siège de son ministère. Selon le ministre, la grève du 1er avril est « illégale » puisque la tutelle a répondu à toutes les revendications légitimes du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSSP). « S’il y a des considérations autres, je ne rentre pas dans ce jeu », a-t-il dit. Dans sa plate-forme de revendications, déposée depuis juin 2010, le SNPSSP exige notamment l’amendement du statut particulier, la suppression de la discrimination en matière d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires (10%) et aux praticiens spécialistes de santé publique (35 %) et la révision du régime indemnitaire.
Rappelant que les salaires des médecins spécialistes ont doublé, M. Ould Abbès a précisé que la révision de leur statut particulier n’est pas à l’ordre du jour. « Pour le moment, on ne touche pas aux statuts adoptés » a-t-il dit. Pour la revendication relative à la suppression de la discrimination en matière d’imposition (IRG) des primes et indemnités versées par le secteur de la santé aux praticiens spécialistes hospitalo-universitaires et aux praticiens spécialistes, le ministre a expliqué qu’il « ne peut pas répondre favorablement à cette demande ».
Les praticiens spécialistes de la santé publique ont déclenché deux mouvements de grève de trois jours au cours du mois de mars et menacent de recourir à un autre grève illimitée début avril « si la tutelle refuse de prendre leurs doléances en considération », avait indiqué le porte-parole de leur syndicat, M. Mohamed Yousfi. M. Ould Abbès, qui avait jugé les deux précédents mouvements « injustifiés », a déclaré que le taux de suivi n’a pas dépassé 4,28 % au niveau national et que la majorité écrasante des spécialistes de la santé publique (plus de 95%) n’a pas suivi le mot d’ordre. « Dans 28 wilayas, le taux de suivi de la grève de 3 jours entamé le 21 mars n’a pas dépassé 0,01% », a-t-il conclu.