Nombreux sont les producteurs qui se demandent si l’Office national interprofessionnel de lait (ONIL) distribue la poudre de lait subventionnée d’une manière équitable et surtout étudiée, selon les besoins de chaque région en ce produit de première nécessité.
Il ne s’agit pas d’une pénurie que connaît actuellement le marché en matière de lait mais plutôt d’un problème de disponibilité dont l’ampleur varie d’une région à une autre. C’est le cas de la wilaya de Blida qui compte deux importantes laiteries à Béni Thamou (10 400 litres/jour) et Chifa (21 000 litres/jour), ainsi que deux autres, d’une capacité de production de 4 000 à 5 000 litres par jour chacune. Dans cette wilaya à forte population, même avec l’apport d’autres laiteries qui assurent l’approvisionnement à partir des régions limitrophes, le problème de disponibilité du lait persiste depuis le mois d’avril et s’est accentué davantage depuis le début du mois de Ramadan. «J’estime que l’heure est grave quand en 2012 et en Algérie, des gens m’appellent sur mon téléphone personnel dès les premières heures de la matinée pour leur réserver un casier de lait en sachet. Le directeur d’une banque m’a appelé il y a quelques jours pour réserver 300 sachets de lait pour l’ensemble de son personnel, car il y a un réel problème de disponibilité sur les étals. Moi, personnellement, j’assure la production et la distribution un jour sur deux car le quota de poudre qui m’est assuré par l’ONIL est insuffisant », dira le patron d’une laiterie qui a préféré garder l’anonymat. C’est aussi le cas de la région de Kabylie avec notamment l’arrêt de la laiterie de Draâ Ben Khedda. Certaines laiteries du Centre ont été contactées en urgence pour combler le déficit, mais cela reste insuffisant compte tenu de la forte consommation de cet aliment essentiel et de première nécessité. «Il faut savoir que la poudre de lait subventionnée par l’Etat est largement disponible et importée, mais le problème réside plutôt au niveau de la répartition. Certaines laiteries reçoivent beaucoup plus de poudre de lait que d’autres, parfois en quantités déraisonnables, alors que d’autres laiteries qui assurent l’approvisionnement de régions à forte concentration de population ont droit à de petits quotas insignifiants. Je préfère me résoudre à dire que cela découle d’une mauvaise répartition de la poudre due à l’absence d’une étude véritable du marché plutôt que de rentrer dans des considérations de passe-droits et autres», explique notre interlocuteur. La majorité des producteurs de lait contactés dénonce, en effet, une répartition non équitable de la poudre de lait subventionnée par l’Etat.
M. M.
