Malgré les assurances de Naftal et les émissions de la Radio nationale appelant les citoyens à ne pas céder à la psychose de la pénurie de carburant, la tension persistait encore hier et notamment à Alger.
Les automobilistes approchés à la station-service du Sacré-cœur, revenaient pour la plupart bredouilles des autres stations. Ils nous ont affirmé que partout ailleurs où ils avaient voulu faire le plein, ils avaient trouvé des queues interminables.
«Je suis venu de Souidania, il y a une file d’attente immense», nous dit l’un d’eux. Mais pour le pompiste, «tout se passe bien, nous n’avons aucun problème, nous sommes bien approvisionnés». «Je suis venu de Dely Ibrahim, partout, les stations sont prises d’assaut», rétorque un autre automobiliste.
Sur les ondes de la Radio nationale, le P-DG de Naftal, Akreche Said, assurait vendredi qu’«il n’y a pas de pénurie des produits pétroliers». Il a insisté sur la disponibilité des produits en répétant qu’ «il n’y a aucun problème dans la distribution,ni pénurie de produits pétroliers ». Et d’ajouter : «Je rassure les citoyens qu’il n’y a aucune raison de se précipiter vers les stations-service, les produits pétroliers sont largement disponibles et toutes les stations fonctionnent normalement ».
Mais le réseau social facebook se fait l’écho de rumeurs dont il nous a été difficile d’attester de la véracité. Les messages postés expliquent qu’un mouvement de «mécontentement est apparu au sein de Naftal suite à la promulgation d’une nouvelle grille des salaires qui a décidé d’une augmentation de 17 % pour les travailleurs et de 27 à 44 % environ pour les cadres ».
Les travailleurs vexés par cet écart auraient propagé auprès de la population la rumeur d’une grève qui va paralyser Naftal dans les prochains jours et ce, dans le but de faire pression sur la direction de l’entreprise.
Rappelons par ailleurs, que plus de 1800 stations-service affiliées à la fédération nationale des exploitants libres des stations-service avaient tiré, il y a une semaine, la sonnette d’alarme sur le risque de cessation de leurs activités, si «on ne procédait pas dans les meilleurs délais à la réévaluation de la marge bénéficiaire qui serait selon eux inchangée depuis 2005». Nous avons essayé en vain de contacter Naftal, mais l’entreprise était restée injoignable.
Larbi Graïne