Les responsables de Naftal ont, semble-t-il, réagi pour mettre fin à la crise du carburant en augmentant les quotas de livraison. De source officielle, on apprend que les stations-service de la wilaya ont été approvisionnées suffisamment pour satisfaire les besoins en carburant — qui sont de l’ordre de 1800 m3 /j. Ce chiffre répond à une demande normale ; cependant, Naftal a réellement mis le paquet en dépassant ses quotas de livraison habituels durant ces derniers jours.
Les services d’approvisionnement ont progressivement augmenté les quantités qui sont de 1900 m3 à 2 400 m3/j, soit une augmentation qui avoisine les 115%. En principe, cette mesure exceptionnelle devait régler définitivement cette grave crise qui paralyse toute la wilaya de Tlemcen ; malheureusement, ce n’est pas.
L’explication est tout simple : les hallaba sont toujours là et au bon moment pour être servis. Tout le monde sait que certains propriétaires de stations-service ne se posent plus la question de servir ou non ces hallaba qui désormais représentent un véritable danger pour toutes les autres wilayas de l’Ouest qui commencent à être touchées par la crise. C’est notamment le cas des wilayas de Sidi Bel-Abbès et Aïn Témouchent.
A priori les dirigeants de Naftal ont pris leurs responsabilités ; maintenant on est en droit d’exiger des explications de ceux qui sont chargés de la protection de notre économie et de la stabilité de toute une région. Il suffit de passer à n’importe quelle heure près d’une station-service pour voir le nombre impressionnant de voitures de types R25 et de vieilles Mercedès poussiéreuses très prisées par les hallaba. En prenant l’axe routier de Maghnia, il faut passer au moins par une dizaine de barrages (gendarmerie, police et douane) alors comprend qui peut ! De l’autre côté de la frontière, c’est une véritable aubaine pour les automobilistes et les transporteurs marocains qui payent leur carburant moins cher.
On apprend d’autre part que les hallaba adoptent pour une autre stratégie pour sécuriser leurs stocks. Des quantités énormes sont stockées dans des maisons à Maghnia en attendant d’être acheminées vers le Maroc et on imagine le danger qui peut ravager toute une ville. Il suffit d’un simple courtcircuit. Ces nouveaux pilleurs viennent de partout (Bel-Abbès, Témouchent et même de Naâma) en défigurant toute l’image de hadja Maghnia… Quand des réseaux deviennent puissants ils deviennent de plus en plus intouchables.
M. Zanasni
