Pénurie d’anesthésiants dentaires : l’Algérie lance sa production locale dès 2026

Pénurie d’anesthésiants dentaires : l’Algérie lance sa production locale dès 2026
Anesthésiant dentaires en Algérie

L’Algérie est résolument engagée dans une stratégie de souveraineté sanitaire, un plan dévoilé jeudi devant l’Assemblée populaire nationale (APN) par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Ouacim Kouidri. Cette feuille de route vise à garantir la disponibilité constante des médicaments essentiels et à réduire considérablement la dépendance aux importations.

Le jalon le plus imminent de cette stratégie est le lancement de la production locale d’anesthésiants dentaires dès 2026. Quatre entreprises algériennes se préparent à démarrer cette fabrication, répondant ainsi aux perturbations d’approvisionnement des dernières années.

L’État a promis son accompagnement pour le développement de ces projets, confirmant son engagement à lutter contre la spéculation et à assurer l’accès continu à ce produit indispensable aux soins dentaires. L’annonce concrétise la volonté du ministère d’atteindre une véritable souveraineté sanitaire.

Saïdal s’ancre dans le Sud et vise les matières premières

Parallèlement, le groupe public Saïdal déploie une stratégie d’expansion géographique et industrielle.
En effet, Saïdal prévoit de lancer de nouvelles unités de fabrication de produits pharmaceutiques dans trois wilayas du Sud : Ouled Djellal, Ouargla et Tamanrasset.

Ces projets, également prévus pour entrer en service d’ici la fin de l’année 2026, sont conçus pour dynamiser le développement et créer de l’emploi dans ces régions intérieures.

Plus crucial encore, Saïdal et d’autres sociétés investissent massivement dans la production de matières premières pharmaceutiques (MPP), un secteur en grande partie inexploré en Afrique et au Moyen-Orient. Le ministre Kouidri a expliqué que la feuille de route pour la promotion du secteur inclut spécifiquement la production de MPP pour des médicaments stratégiques. Ces médicaments ciblent notamment le diabète, le cancer, les maladies cardiovasculaires et les antibiotiques.

Plusieurs projets stratégiques ont été lancés, incluant des complexes Saïdal à Médéa, Batna et Sétif destinés à la production de MPP anti-cancer et autres. Ces initiatives doivent permettre au secteur de « réaliser un saut qualitatif ».

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Le ministère, en coordination avec l’AAPI, encourage activement l’établissement de projets dans les wilayas de l’intérieur et du Sud où le foncier est disponible, avec l’ambition d’atteindre 650 unités de production à terme.

Ces annonces s’appuient sur une dynamique positive du secteur pharmaceutique algérien. Le ministre Kouidri a rappelé que l’Algérie compte désormais 233 établissements de production (dont 138 spécialisés dans les médicaments), ce qui permet de couvrir 82 % des besoins nationaux.

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Cette croissance est accompagnée de 103 nouveaux projets d’investissement en cours et d’une baisse significative des importations pharmaceutiques, passées de 1,25 milliard de dollars en 2022 à seulement 515 millions de dollars en 2024. L’Algérie consolide ainsi sa stratégie d’autonomie en santé, misant sur la production locale de médicaments stratégiques et de leurs matières premières.